Le directeur du site d'information Badil a été condamné, fin juin, à trois ans de prison pour "non dénonciation d'une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l'Etat", après avoir reçu un appel d'un Marocain résidant aux Pays-Bas évoquant "des armes destinées au Hirak".
Pour HRW, cette affaire relève de "l'usage arbitraire de la loi contre un journaliste critique, par des autorités qui ont déjà radicalement réduit le champ de la libre expression au Maroc".
Connu pour ses prises de position tranchées contre le pouvoir, le directeur du site Badil (fermé depuis) était parfois critiqué pour mêler journalisme et militantisme.
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En juillet 2017, il avait été arrêté dans la ville d'Al-Hoceïma (nord), pendant qu'il couvrait un rassemblement du mouvement populaire qui a agité la province du Rif en 2016-2017.
Il a été transféré à Casablanca où il purge une peine d'un an de prison pour "incitation à participer à une manifestation non autorisée".
Selon HRW, sa nouvelle condamnation envoie un "message glaçant à ce qui reste de journalistes indépendants dans le pays".
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Dans son dernier classement annuel sur la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) a classé le Maroc 135e sur 180 pays.
La justice marocaine a condamné fin juin 53 activistes formant le noyau dur du Hirak à des peines comprises entre un et 20 ans de prison, suscitant colère et indignation dans le pays.
Avec AFP