"Au moins deux manifestants ont été tués et 146 personnes ont été blessées, dont 37 blessées par balle, pendant les violences dans la capitale Conakry", déplore l’ONG dans un rapport intitulé "Guinée: excès et crimes commis par les forces de sécurité". Un cas de viol a également été rapporté, selon le document.
HWR rappelle qu’"à de nombreuses reprises, des policiers et, dans une moindre mesure, des gendarmes ont fait usage d'une force excessive".
"Les forces de sécurité ont déclaré qu'au moins 77 policiers et gendarmes ont été blessés, dont 28 gravement, alors qu'ils intervenaient dans les manifestations souvent violentes", ajoute-t-elle.
Ces deux bilans sont distincts et ne concernent que Conakry, a précisé à l'AFP Corinne Dufka, responsable de HRW en charge de l'Afrique de l'Ouest. Cela représente au total 223 blessés sur les deux mois pour la seule capitale.
"Étant donné le niveau actuel des tensions ethniques et politiques et le risque de violences continues liées aux élections, le gouvernement doit tout simplement prendre des mesures pour faire face à ces abus", a plaidé Corinne Dufka, citée dans le rapport.
"Le gouvernement doit agir sans tarder pour améliorer la discipline dans les rangs" et poursuivre les auteurs de ces abus, a-t-elle affirmé.
En mars, la commission électorale guinéenne avait annoncé un calendrier prévoyant un scrutin présidentiel en octobre et des élections locales en 2016.
L'opposition, qui réclamait l'inversion du calendrier - la tenue des locales avant la présidentielle - avait organisé en avril et mai des manifestations à travers le pays, qui se sont soldées par plusieurs morts et des dizaines de blessés.
En juin, un dialogue politique a regroupé gouvernement, majorité et opposition, qui se sont accordés sur l'annulation des locales. Mais de nouveaux blocages sont apparus, et les discussions sont suspendues depuis le 26 juin.