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Huit civils tués à Beni, les habitants incendient la mairie


Le président Félix Tshisekedi à sa descente d'avion à Beni, Nord-Kivu, le 16 avril 2019. (Facebook/Fatshi News)
Le président Félix Tshisekedi à sa descente d'avion à Beni, Nord-Kivu, le 16 avril 2019. (Facebook/Fatshi News)

Huit civils ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi à Beni dans l'est de la République démocratique du Congo lors d'un nouveau massacre attribué au groupe armé des ADF, a indiqué un porte-parole de l'armée.

En signe de protestation, des habitants en colère ont partiellement incendié la mairie de cette grande agglomération du Nord-Kivu proche de l'Ouganda, a constaté un correspondant de l'AFP.

Ils dénoncent depuis plusieurs jours l'inaction de l'armée congolaise et des Casques bleus des Nations unies, présents dans la région, face aux tueries des Forces démocratiques alliées (ADF).

La police qui a tiré à balles réelles est parvenue à disperser les manifestants autour du bâtiment de la mairie.

Un manifestant avait été tué samedi par la police.

Deux policiers auraient également été tués samedi par les manifestants en colère, a rapporté dimanche la radio onusienne Okapi.

Les habitants se dirigeraient lundi vers un camp de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) à la sortie de la ville, dans le quartier visé par les massacres à répétition des ADF.

"L'ennemi a fait une incursion dans le quartier Boikene et a tué huit civils", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée dans la région, le major Mak Hazukai, au sujet de la dernière tuerie.

Près de 70 civils ont été massacrés à Beni et ses environs par les ADF, en représailles d'une offensive de l'armée congolaise contre leurs bases annoncée le 30 octobre.

A l'origine, les ADF sont des rebelles ougandais musulmans hostiles au président Yoweri Museveni, qui se sont repliés dans l'est de l'actuelle RDC en 1995.

L'armée congolaise a lancé ses opérations militaires contre le groupe de manière unilatérale, sans demander le renfort des Casques bleus de la Monusco.

"On ne peut pas participer aux opérations des Fardc (ndlr: l'armée congolaise) si les Fardc ne nous invitent pas à y participer", a souligné dimanche le représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l'ONU en RDC, François Grignon.

"Les opérations qui étaient lancées le 30 octobre sont des opérations que les Fardc (armée congolaise) ont voulu comme étant nationales, sans soutien, sans planification, sans exécution conjointe avec la Monusco", a-t-il ajouté à la radio Okapi.

Pour leur part, les autorités sanitaires s'inquiètent des conséquences de l'insécurité et des tensions à Beni dans la lutte contre l'épidémie d'Ebola qui sévit dans la région.

Avec AFP

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