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HRW réclame une enquête "transparente" sur un charnier présumé au Mozambique


Dans une photo qui date de 2014, on peut voir le président du Mozambique Arnando Guebuza, et l'ancien rebelle Renamo, Afonso Dhlakama.
Dans une photo qui date de 2014, on peut voir le président du Mozambique Arnando Guebuza, et l'ancien rebelle Renamo, Afonso Dhlakama.

Human Rights Watch (HRW) a appelé les autorités mozambicaines à mener une enquête "crédible et transparente" sur un charnier humain présumé, critiquant l'action de la police qui dit n'avoir rien trouvé dans ce bastion de l'opposition.

"Les autorités mozambicaines doivent agir de toute urgence après des informations sur la découverte d'un charnier et d'au moins 15 corps", a déclaré Zenaida Machado, chercheur à l'organisation internationale de défense des droits de l'Homme HRW.

"Elles devraient lancer immédiatement une enquête crédible et transparente pour déterminer l'identité des victimes, les causes de leur mort et les responsables. Nier l'existence du charnier sans mener une enquête appropriée ne sert qu'à alimenter les suspicions, plutôt que d'établir la vérité", a-t-elle ajouté.

Le 28 avril, des médias locaux mozambicains ont rapporté que des agriculteurs avaient découvert une fosse commune contenant une centaine de cadavres de villageois à Canda, dans les montagnes de Gorongosa (centre). Selon les agriculteurs cités par la presse, ces villageois ont été tués par les troupes gouvernementales, qui sont aux prises dans la région avec la branche armée de la Renamo, le principal parti d'opposition.

Mardi, la police a expliqué n'avoir rien trouvé attestant l'existence d'un charnier ou la présence même de cadavres. "Nous n'avons trouvé aucune preuve, nous n'avons pas localisé la prétendue fosse commune dont l'existence a été avancée, nous n'avons pas pu localiser, identifier et parler avec les supposés fermiers qui auraient pu montrer le lieu ou donner des explications", a affirmé le porte-parole de la police, Inacio Dina.

Des journalistes de l'agence portugaise Lusa et de la radio allemande Deutsche Welle Africa se sont rendus sur les lieux samedi mais n'ont pu accéder au lieu de la fosse présumée en raison de la présence des forces de sécurité.

Ils ont en revanche photographié au moins 15 cadavres éparpillés dans les environs. Certains étaient récents et d'autres en état de décomposition avancée, et plusieurs portaient des traces de violences.

"Le simple fait que quelqu'un sache que vous votez Renamo suffit pour être persécuté et tué", a réagi le porte-parole de la Renamo, Antonio Muchanga, qui demande l'ouverture d'une enquête internationale. "Plus d'une cinquantaine" de membres du parti ont été assassinés ces derniers mois, a-t-il ajouté.

La Renamo conteste les résultats des élections présidentielle et législatives de 2014, remportées par le parti Frelimo, au pouvoir depuis l'indépendance en 1975. Les affrontements se sont intensifiés depuis décembre.

Avec AFP

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