La Cour pénale internationale (CPI) cherchera à obtenir l’arrestation de trois responsables libyens soupçonnés de crime contre l’humanité. Son procureur en chef de l’a annoncé, mercredi, à New York.
Luis Moreno-Ocampo a expliqué au Conseil de sécurité de l’ONU qu’il présentera, dans les semaines à venir, le dossier des crimes de guerre libyens à la chambre préliminaire de la CPI. Il entend demander des mandats d’arrêt contre trois individus qu’il s’est refusé de nommer ; des gens qui semblent, à son avis, assumer la plus grande responsabilité des crimes contre l’humanité commis dans la crise libyenne.
« Dans tous les incidents qui seront présentés aux juges, les victimes abattues par les forces de sécurité étaient désarmées, et il n’y avait aucune preuve d’une attaque contre ces forces. Dans la confection du dossier, le bureau du procureur a rassemblé différents types de preuves », a expliqué le procureur de la CPI. Il y a au moins deux témoins pour chaque incident, des documents et, dans bien de cas, une corroboration des détails par des photos ou des vidéos, a précisé Luis Moreno-Ocampo.
Selon le procureur de la CPI, les civils à Tripoli et dans régions libyennes sous le contrôle Mouammar Kadhafi font l’objet d’arrestations, de torture, meurtres et disparitions forcés. Il s’agit essentiellement de gens ayant pris part aux manifestations anti-gouvernementales, ou de ceux qui ont parlé aux médias internationaux et aux activistes, a dit Luis Moreno-Ocampo.
L’arrestation des commanditaires de crimes enverra à ceux qui, en Libye ou ailleurs, seraient tenter de faire de même un message ferme selon lequel la communauté internationale ne tolèrera pas de telles pratiques, a expliqué le procureur de la CPI.
C’est par une résolution adoptée en février que la Conseil de sécurité de l’ONU a confié le dossier libyen à la cette cour.
Le compte rendu de Luis Moreno-Ocampo met en exergue les déclarations américaines selon lesquelles Mouammar Kadhafi a perdu toute légitimité à la tête de la Libye, a indiqué, pour part, l’ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, Susan Rice.
« Le spectre des procès de la CPI est sérieux et imminent, et devrait avertir les collaborateurs de Kadhafi du danger de lier leur sort au sien. Le procureur a aussi indiqué que d’autres dossiers pourraient être ouverts si nécessaire contre des individus qui seraient impliqués des crimes dans le futur », a déclaré Mme Rice.