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Le capitaine de l'équipe de rugby sud-africaine appuie le concept "Black Lives Matter"


Siya Kolisi lors d'un match contre l'Angleterre, Afrique du Sud, le 28 mai 2018.
Siya Kolisi lors d'un match contre l'Angleterre, Afrique du Sud, le 28 mai 2018.

Siya Kolisi, premier capitaine noir de l'équipe sud-africaine de rugby, estime qu'il était "temps de changer" de comportement vis-à-vis des Noirs.

"Quand je suis arrivé chez les Springboks, tout se faisait en afrikaans (langue des descendants des colons blancs) et je ne pouvais pas du tout parler afrikaans (...). C'était très dur", a-t-il expliqué dans une vidéo de sept minutes postée dimanche soir sur son compte Instagram.

Pendant le régime sud-africain raciste de l'apartheid, officiellement tombé en 1994, la minorité blanche s'était appropriée le rugby comme "son" sport.

Depuis l'avènement de la démocratie, la transformation raciale des Springboks s'est faite à marche forcée, à coups notamment de quotas imposés par le gouvernement.

"J'ai dû m'adapter à cette culture (afrikaans) et j'ai dû m'y conformer pour me sentir accepté", a expliqué Syia Kolisi, généralement discret sur les sujets de société.

Une fois dans l'équipe des Springboks, "je n'avais pas l'impression de représenter mon pays. J'avais l'impression qu'on ne m'appréciait pas à ma valeur et que je devais être reconnaissant d'être là", a-t-il encore confié.

"Il est temps pour nous tous de changer et de commencer à faire de l'Afrique du Sud ce que pour quoi tant de gens se sont battus, tant de gens sont morts", a-t-il estimé, en référence à la lutte contre l'apartheid.

Le capitaine des Springboks, qui est marié à une femme blanche, a aussi fait son mea culpa estimant avoir "échoué en tant que leader".

"Je suis en position de leadership dans le sport depuis longtemps et je n'ai pas soulevé la question (du racisme) parce que j'avais peur d'être exclu ou j'avais peur d'être perçu comme différent", a-t-il expliqué.

Enfant, "j'avais le sentiment que ma vie n'avait pas d'importance puisque j'étais un gamin des townships ", banlieues fortement peuplées réservées aux Noirs pendant l'apartheid, a encore dit le joueur de 29 ans.

"Le temps de la peur et du silence est révolu (...). La prochaine génération ne peut pas souffrir comme nous avons souffert", a-t-il prévenu. "Jusqu'à ce nos vies comptent, aucune vie ne compte, nous sommes tous importants. Les vies des Noirs comptent."

Un quart de siècle après la chute du régime de l'apartheid, les tensions raciales continuent de déchirer régulièrement l'Afrique du Sud, dans un contexte de fortes disparités économiques.

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