Chacun s'est d'emblée engagé à ne pas expulser des enfants en situation irrégulière, ni des adultes clandestins sans casier judiciaire -- une promesse nouvelle et qui marque une inflexion vers la gauche de leurs propositions en faveur des quelque 11 millions de clandestins présents aux Etats-Unis...
"La priorité sera d'expulser les délinquants violents, les gens qui fomentent des attentats terroristes, tous ceux qui nous menacent", a dit Mme Clinton.
Bernie Sanders a ensuite adopté la même position.
Mais les deux candidats se sont chacun reproché des positions passées moins favorables aux immigrés, alors que l'électorat hispanique est l'un des plus courtisés dans cette élection. La Floride, où se tenait le débat, est l'un des cinq grands Etats à voter mardi prochain aux primaires...
Le débat a ensuite vu de vifs échanges, comme lors des précédentes émissions, sur les liens d'Hillary Clinton avec Wall Street.
Bernie Sanders, qui a bâti sa campagne sur la dénonciation du système financier et l'appel à une révolution politique contre la collusion entre élus et lobbys, a souligné que l'ex-secrétaire d'Etat avait été rémunérée plusieurs centaines de milliers de dollars pour des discours à Goldman Sachs et d'autres institutions.
"La secrétaire d'Etat dit que cela ne l'influence pas. Eh bien, c'est ce que tous les politiciens disent quand ils reçoivent de l'argent des lobbys", a-t-il accusé.
Hillary Clinton a répondu en rappelant son engagement pour une réforme des lois sur le système financier.
Les modérateurs ne l'ont pas ménagée en l'interrogeant sur l'affaire de sa messagerie privée, utilisée quand elle était secrétaire d'Etat (2009-2013), ou les attaques de 2012 contre la mission diplomatique de Benghazi, en Libye, dans laquelle les républicains l'accusent d'avoir menti.
- Super mardi bis -
Le camp Sanders était euphorique après la première place du sénateur du Vermont dans le Michigan mardi, où il a obtenu 50% des voix contre 48% pour Hillary Clinton malgré des sondages très défavorables.
Son discours protectionniste a fait mouche dans cette région des Grands Lacs frappée par la désindustrialisation, et où l'industrie automobile ne doit sa survie qu'à un gigantesque plan de sauvetage en 2008 et 2009.
Son équipe estime que si Bernie Sanders peut gagner dans le Michigan, il peut répéter la performance dans des Etats similaires ou voisins comme l'Ohio, l'Illinois ou le Missouri, trois Etats riches en délégués qui voteront mardi prochain, lors d'un "super mardi" bis.
Mais le camp Clinton, calculette en main, douche cet enthousiasme en rappelant que l'investiture se gagne en amassant des délégués, pas des succès symboliques. Or l'ex-secrétaire d'Etat, forte de 13 victoires sur 22 consultations, a accru son avance en nombre de délégués. Le directeur de campagne d'Hillary Clinton, Robby Mook, a affirmé que cette avance serait bientôt "insurmontable".
Mais "c'est un marathon", a déclaré la candidate lors du débat.
Hillary Clinton a accumulé 1.238 délégués (dont 472 super délégués non tenus par les résultats des primaires) contre 572 pour Bernie Sanders, selon le décompte de CNN. Il en faudra 2.383 pour décrocher l'investiture à la convention de Philadelphie en juillet.
Chez les républicains, Donald Trump était conforté mercredi dans son statut de favori des primaires républicaines après une triple victoire mardi (Mississippi, Michigan, Hawaï), qui a fait l'effet d'une claque pour le camp anti-Trump.
Il a désormais les yeux rivés sur la Floride et l'Ohio qui pourraient mardi prochain sonner le glas des ambitions de ses rivaux déboussolés, notamment le sénateur de Floride Marco Rubio et le gouverneur de l'Ohio, John Kasich, qui jouent leur survie.
Avec AFP