Sur les 30 membres de l'assemblée, 22 étaient présents: 12 ont voté pour la levée de l'immunité, 10 contre, a-t-on appris de sources concordantes.
La justice avait demandé cette levée d'immunité afin de pouvoir poursuivre le président de l'Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec), accusé d'avoir insulté le chef de l'État dans un enregistrement jamais rendu public et dont M. Kyungu Wa Kumwanza conteste l'existence.
"Nous fustigeons la manière de procéder dans cette levée d'immunité de M. Gabriel Kyungu, parce qu'il n'a jamais été entendu. On lui reproche d'avoir outragé le chef de l'État mais ce prétendu enregistrement sonore n'a jamais été présenté à l'assemblée provinciale", a déclaré à l'AFP l'un de ses avocats, Me Sonvil Mukendi.
"M. Kyungu n'a jamais reconnu avoir fait de telles déclarations, ce qui met en doute l'authenticité de cet enregistrement et devant le tribunal nous exigerons aussi la vidéo parce qu'avec les avancées technologiques tout le monde peut imiter la voix de tout le monde", a-t-il ajouté.
Figure politique de la région et proche de l'opposant en exil Moïse Katumbi, Gabriel Kyungu Wa Kumwanza a notamment occupé les postes de gouverneur de la province du Grand Katanga (qui sera divisée en quatre provinces en 2015) dans les années 1990 et de président de l'assemblée provinciale entre 2011 et juillet 2016.
Il est également le coordinateur régional dans le sud-est du "Rassemblement", la plateforme d'opposition à M. Kabila dirigée par l'opposant historique Étienne Tshisekedi.
Son parti, l'Unafec, est membre du G7, groupe de sept partis passés de la majorité à l'opposition au président Joseph Kabila en septembre 2015. Fin mars, le G7 avait demandé à M. Katumbi de se présenter à la présidentielle qui devait se tenir avant la fin de l'année.
L'élection a depuis été reportée sine die et le président Joseph Kabila, dont le mandat s'est achevé le 20 décembre, entend rester au pouvoir en attendant qu'un successeur soit désigné.
Avec AFP