La commune de Kaloum, centre névralgique des affaires à Conakry, a été durement frappée dans la nuit de dimanche à lundi par le souffle de l'explosion qui a provoqué d'importants dégâts matériels et mis à l'arrêt l'économie. Au bureau de Galaxie Communication, une entreprise spécialisée en communication et conseil, c'est la désolation.
"C’est fou ce qui est arrivé là. Regardez ces fenêtres. Regardez mon bureau. Imaginez-vous si cette explosion avait eu lieu en pleine journée, un jour ouvrable ?", s'interroge Mamadou Dian Diallo, le directeur général.
A proximité, l'immeuble de sept étages qui abrite l'office guinéen de publicité a l'apparence d'un squelette éventré. Les fenêtres ont été soufflées et des employés s'affairent à balayer les bureaux jonchés d’éclats de vitres et de morceaux de bois.
Dans le quartier Coronthie, épicentre de l'explosion, même la prison centrale de Conakry avec son mur de plus de dix mètres n’a pas été épargnée par la violence de l’explosion. Il y a eu 33 blessés, dont quatre graves, a déclaré mardi soir Charles Alphonse Wright, le ministre de la Justice qui s’est rendu sur les lieux.
Une enquête judiciaire pour des faits présumés "d'incendie volontaire" a été ouverte par le Procureur général pour déterminer les causes du sinistre et tenter d'établir les responsabilités. Aucune information n'est disponible pour l'heure sur l'origine de l'incendie.
Les réactions internationales et marques de solidarité ont continué d'affluer mercredi. Le pape François a exprimé sa "proximité aux familles des personnes décédées et aux blessés". "Que Dieu les soutienne et les garde dans l’espérance", a-t-il déclaré lors de son audience générale hebdomadaire au Vatican.
Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l'Union africaine, a exprimé mercredi "ses sincères condoléances et sa profonde compassion" aux familles des victimes de l'explosion. La commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a pour sa part demandé aux pays membres de l'organisation et à la communauté internationale "d'apporter leur soutien à la Guinée dans ces moments difficiles".
Sur 212 personnes admises dans les structures sanitaires, 127 ont regagné leurs domiciles, 85 sont toujours hospitalisées dont quatre en soins intensifs, a indiqué mardi soir le gouvernement. Il a aussi annoncé la reprise de l'approvisionnement en gasoil dans le pays, bien que la restriction des camions-citernes soit maintenue.
Des chauffeurs et conducteurs de moto taxi ont envahi mercredi matin les stations pour exiger de l'essence dans plusieurs localités. Par conséquent, la plupart des stations-services sont restés fermées par peur d'être attaquées, a constaté l'AFP, entrainant une forte augmentation du prix de l'essence au marché noir.
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