La lapidation du couple avait été annoncée à l'AFP le 17 mai par des élus locaux, selon lesquels elle aurait eu lieu le 16 mai dans la vallée de Taghlit, entre les localités d'Aguelhok et de Tessalit, dans la région de Kidal.
La réalité de cette exécution avait été mise en doute sur les réseaux sociaux, mais toute vérification directe était difficile, dans une région reculée et écumée par divers groupes armés, narcotrafiquants, contrebandiers et bandes criminelles.
"Ils n'ont finalement pas été lapidés. Il y a bien eu l'arrestation du couple, qui a reçu des menaces dans un premier temps. Après, des gens ont fait un simulacre de lapidation", a affirmé lundi à l'AFP un élu de la région.
"C'est sûr à 100%. Il n'y a pas eu de lapidation. Les gens se sont déplacés sur les lieux, mais pas de lapidation", a insisté cette source sous couvert d'anonymat.
"La lapidation a été finalement annulée", a déclaré à l'AFP une source de sécurité malienne qui avait initialement confirmé les faits, sans indiquer comment elle en avait eu connaissance.
"Il y a eu beaucoup de confusion et de précipitation. Le couple non marié, mais qui vivait en concubinage, n'a pas été lapidé. Nous en avons la certitude", a assuré cette même source de sécurité.
Le "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans", nouvelle alliance entre jihadistes du Sahel liés à Al-Qaïda, avait démenti toute implication dans cette lapidation présumée et contesté la réalité des faits, dans un communiqué en arabe diffusé vendredi sur les réseaux sociaux.
"Nous démentons en bloc et dans le détail l'information mensongère (...) faisant état de l'exécution d'un homme et d'une femme pour adultère dans le village de Taghlit", affirmait le Groupe dirigé par le jihadiste touareg malien Iyad Ag Ghaly.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. En juillet 2012, des membres du groupe d'Iyad Ag Ghaly, Ansar Dine, avaient lapidé en public à Aguelhok un homme et une femme auxquels ils reprochaient d'avoir eu des enfants hors mariage.
Les jihadistes ont été en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières.
Avec AFP