Une dizaine de personnes ont été blessées dans ces violences lundi soir à Greater Noida, ville satellite de New Delhi où habitent des centaines d'étudiants africains.
Les Africains qui vivent en Inde sont souvent l'objet de vexations voire de violences racistes et fréquemment accusés de participer au trafic de drogue.
"Cinq assaillants ont été arrêtés et quatre autres sont en fuite", a indiqué à l'AFP Sujata Singh, une responsable de la police locale, ajoutant que l'émeute avait impliqué 300 personnes.
Sur des vidéos brutales diffusées sur les réseaux sociaux, on aperçoit plusieurs dizaines de personnes rouant de coups un jeune Africain avec des chaises métalliques dans un centre commercial. Une télévision montrait aussi des hommes armés de bâtons s'attaquant à une voiture.
Les violences ont éclaté lundi soir lorsque la police de Greater Noida a relâché faute de preuves cinq étudiants africains arrêtés dans le cadre de l'enquête sur le décès dimanche de l'adolescent, âgé de 16 ans. Des habitants les avaient accusés de meurtre.
"Il y a eu des rumeurs attribuant aux Africains la mort du jeune", a déclaré Mme Singh, estimant que les violences "semblent avoir des motivations raciales".
Selon les autorités, les troubles ont éclaté quand un groupe de Nigérians a été aperçu par des participants à une veillée aux chandelles pour le jeune décédé.
Endurance Amalawa, l'un des étudiants agressés, a indiqué qu'il se trouvait à l'extérieur d'un centre commercial lorsqu'il a vu une foule excitée courir vers lui.
"Nous avons appelé à l'aide, mais personne n'est venu, pas même les gardes de sécurité", a-t-il raconté.
"Des gens nous frappaient nous poussaient (...) Ils ont tiré mon frère et ont commencer à le battre."
L'an dernier, un jeune Congolais avait été tué à coups de pierres et de briques à New Delhi après une querelle au sujet d'une course en rickshaw.
Les ambassadeurs de pays africains en poste à New Delhi avaient alors menacé de conseiller à leurs ressortissants étudiants d'éviter les écoles de la capitale pour leur propre sécurité.
L'association des étudiants africains en Inde les a appelés à ne pas se rendre en cours et à rester chez eux pour des raisons de sécurité.
"Les locaux nous regardent comme des cannibales", estime Presidoe Okujuna, porte-parole de l'association.
"Hier j'ai hélé un rickshaw et le chauffeur a refusé de nous prendre, nous regardant comme si nous allions le dévorer", dit-il pour illustrer le racisme et les stéréotypes quotidiens auxquels sa communauté est confrontée.
Quelque 30.000 Africains vivent dans la capitale indienne.
Avec AFP