M. Vamoulké, 71 ans, ancien directeur général de la Cameroon radio-television (CRTV) avait été arrêté en juillet 2016 et est écroué depuis à Yaoundé.
"Alors que le journaliste camerounais est détenu sans avoir été jugé depuis 5 ans et que son procès vient d'être à nouveau renvoyé, RSF dénonce la poursuite d'une infernale cabale judiciaire contre l'ancien DG de la CRTV", s'est indignée l'ONG dans un communiqué.
Lundi, M. Vamoulké a comparu devant le tribunal criminel spécial (TCS), une juridiction spéciale dédiée à la répression de la grande corruption, mais son procès a été renvoyé au 24 août. Il s'agit du "74e renvoi", selon RSF.
"Plus ce procès avance, plus les révélations sur son absence totale de fondement se multiplient, plus il s'enlise", s'est offusqué Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique chez RSF, cité dans le communiqué.
"La détention de ce journaliste n'a plus rien de provisoire. Après 5 années passées pour rien derrière les barreaux, Amadou Vamoulké a, de fait, déjà été condamné sans même avoir été jugé. Cette cabale judiciaire infernale est ignoble.", a-t-il ajouté.
Le journaliste camerounais, réputé pour son intégrité selon RSF, "est accusé d'avoir détourné plusieurs millions d’euros du Trésor public pour le compte de la chaîne qu’il a dirigée entre 2005 et 2016".
L'ONG internationale estime que ces accusations "ne reposent sur aucun élément sérieux".
"On s'est tellement battus. On a quand même l'ONU qui a officiellement demandé la libération immédiate d'Amadou Vamoulké. On a le gouvernement des États-Unis, le gouvernement de la France, on a des ONG comme Reporters sans frontières qui se battent à nos côtés depuis 5 ans", a énuméré à l'AFP Alain Masse, coordinateur du comité international pour la réhabilitation et la libération d'Amadou Vamoulké.