"Ils sont arrivés chez nous. Ça déstabilise toute la population là-bas. Leurs vaches sont en train de dévaster les champs des paysans", a précisé à l'AFP le gouverneur par intérim de l'Ituri, Pacifique Keta, qui évoque la présence de 3.000 hommes et "15.000 à 20.000 vaches".
Les médias congolais font état depuis plusieurs jours de l'arrivée de ces Mbororos, des éleveurs qui viendraient de la Centrafrique, du Cameroun et même du Tchad.
Dans la province voisine du Haut-Uele, frontalière de la Centrafrique et du Soudan du Sud, les habitants de Dungu ont observé mardi une "journée ville morte" pour dénoncer "un projet de cohabitation pacifique avec les éleveurs mbororos", selon un journaliste local. "La société civile a remis un mémorandum à une délégation des pays concernés", ajoute ce journaliste de la radio communautaire de Dungu, joint par un correspondant de l'AFP.
"Les éleveurs mbororos s’installent de plus en plus sur le territoire congolais", avaient relevé les évêques de Kisangani, la grande ville du nord-est de la RDC, dans un communiqué publié à l'issue de leur assemblée du 5 au 7 mars. "De tels mouvements migratoires désordonnés font du nord-est du pays - où le pouvoir de l’Etat est quasiment imperceptible à certains endroits - le ventre mou du territoire national qui peut se prêter facilement au risque de balkanisation du pays".
Ils citaient également "les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) et les UDA (braconniers libyens)", "toujours actifs vers le nord du pays".
Les éleveurs mbororos ont été persécutés dans le passé en Centrafrique et au Cameroun.