L’inquiétude est perceptible dans les rues de la capitale du Nigeria, même si le président Muhammadu Buhari tente de rassurer ses compatriotes après la confirmation du premier cas de coronavirus sur le sol nigérian.
"Beaucoup ont peur parce qu’ils ne font pas confiance au gouvernement. Ils se demandent si le gouvernement va agir efficacement pour maîtriser la menace", confie un Nigérian à VOA Afrique, sous couvert d'anonymat.
Pour un autre citoyen, "les responsables concernés du secteur de la santé doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour faire quelque chose".
Le représentant de l'Organisation mondiale de la santé au Nigeria, le Dr Peter Clement, déclare pour sa part que le gouvernement devrait fournir rapidement des informations précises aux communautés rurales, afin qu'elles sachent comment se protéger.
Il s'est dit préoccupé par le fait que le virus pourrait se propager par le biais du personnel non formé du secteur privé de la santé qui n'est pas préparé ou ne connaît pas grand-chose du virus.
Le leader de la Centrale syndicale des travailleurs du secteur de la santé, le docteur Francis Faduyilé, craint aussi une contamination du personnel de santé par manque d’équipements adéquats.
"La préoccupation majeure du syndicat des travailleurs de la santé est que nos membres soient directement impliqués pour le traitement. Nous avons averti nos membres pour leur propre sécurité. Nous avions également demandé aux gouvernements des différents Etats de trouver les équipements nécessaires pour la protection contre les infections", a-t-il expliqué.
Les autorités sanitaires du Nigeria affirment avoir intensifié leurs efforts pour détecter et contenir le nouveau coronavirus dans le pays le plus peuplé d'Afrique.
Pour le ministre de la Santé, Osagie Ohaniré, le Nigeria est capable d’affronter la menace du coronavirus en toute confiance.
"Notre focus est sur les quatre grandes villes avec des aéroports internationaux notamment Lagos, Abuja, Port Harcourt et Kano. Nous continuons d’améliorer notre niveau de préparation tous les jours. Les agents de santé au niveau des points d’entrée sont en formation sous le contrôle de l’agence nationale pour le contrôle des maladies infectieuses", a-t-il déclaré.
L'Agence nationale pour le contrôle des maladies infectieuses a émis un avis de santé publique pour informer les Nigérians sur les symptômes et les mesures préventives, et a fourni un numéro gratuit à titre indicatif.
Parallèlement à l'intensification du dépistage aux points d'entrée, en particulier dans les aéroports, les autorités ont établi des capacités de test dans quatre laboratoires.
La surveillance est aussi étendue pour assurer le suivi auprès de voyageurs venant des pays touchés par la maladie jusqu’à 14 jours après leur arrivée au Nigeria.