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Intenses combats entre soldats afghans et talibans à 120 km de Kaboul


Des familles afghanes quittent leurs maisons après les combats entre l'armée afghane et les insurgés talibans dans la province de Helmand, au sud de l'Afghanistan, le 13 octobre 2020.
Des familles afghanes quittent leurs maisons après les combats entre l'armée afghane et les insurgés talibans dans la province de Helmand, au sud de l'Afghanistan, le 13 octobre 2020.

Les talibans ont attaqué Mehtarlam, une capitale provinciale située à environ 120 kilomètres à l'est de Kaboul, ont annoncé lundi des responsables et des témoins, contraignant l'armée afghane à déclencher une contre-offensive.

Les violences n'ont fait que s'accroître en Afghanistan depuis que les forces américaines ont entamé la dernière phase de leur retrait, ordonné en avril par le président Joe Biden et qui doit être achevé le 11 septembre au plus tard, les insurgés tentant d'en profiter pour gagner du terrain.

D'intenses combats ont commencé dimanche soir entre talibans et forces afghanes à Mehtarlam, une ville d'environ 140.000 habitants et capitale de la province du Laghman.

Le ministre de la Défense Yasin Zia s'est rendu sur place pour prendre en charge la contre-offensive, ont déclaré des responsables.

"Avec l'arrivée des renforts, l'ennemi a beaucoup souffert", a affirmé dans une vidéo M. Zia, l'ex-commandant de l'armée.

Selon son ministère, au moins 50 combattants rebelles ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi.

Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a quant à lui assuré à l'AFP que les insurgés avaient pris 37 postes de sécurité en bordure de Mehtarlam.

Les bilans et les informations sur le déroulement des affrontements peuvent rarement être vérifiés de sources indépendantes en Afghanistan et les deux camps ont pour habitude d'exagérer leurs succès et de minimiser leurs revers.

- Les talibans se rapprochent de Kaboul -

Selon un journaliste de l'AFP, des combats étaient encore en cours dans certaines parties de Mehtarlam lundi et des centaines de personnes ont dû fuir.

Zabiullah, un élève, s'est rendu à l'école car le gouvernement avait dit avoir regagné le contrôle de cette cité, mais il a été obligé de fuir quand les combats ont repris.

"Je ne sais plus quelles zones de la ville sont sûres", a-t-il déploré.

Ces derniers jours, les talibans se sont emparés des districts de Nerkh et de Jalraiz dans la province de Wardak, à environ 40 kilomètres de Kaboul.

Le Wardak a longtemps servi de base aux talibans pour atteindre la capitale et lancer des attaques.

Les insurgés ont également pris le contrôle de Burka, dans la province de Baghlan (nord), au début du mois, après le retrait des troupes afghanes de cette zone.

Les insurgés encerclent de plus en plus les grands centres urbains, laissant suggérer qu'ils attendent le retrait des Américains pour déclencher de vastes offensives contre les villes.

Ces combats non loin de Kaboul ravivent les souvenirs douloureux des débuts de la guerre civile dans les années 1990, après le départ du contingent soviétique.

Les milices avaient alors bloqué les principales voies d'accès à la capitale et maintenu la pression sur l'armée afghane jusqu'à la chute du gouvernement.

"Les villes que les talibans ont prises pour cible ont une importance stratégique car elles sont proches de Kaboul. Certaines se trouvent sur les routes de ravitaillement de la capitale", a expliqué Bari Arez, un analyste travaillant à Kaboul.

"Les revers subis par les forces afghanes montrent également qu'elles ne s'attendaient pas à des offensives talibanes si tôt" après le début de la dernière phase du retrait des troupes américaines, a ajouté cet expert dans les questions sécuritaires.

Les Etats-Unis doivent avoir retiré leurs 2.500 militaires encore présents en Afghanistan d'ici au 11 septembre, le jour-anniversaire des attentats de 2001 qui avaient provoqué l'invasion américaine.

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