"Selon les leaders de l’opposition, il n’y a pas une atmosphère de multipartisme. La Constitution actuelle a fait l’objet de plusieurs violations. La Côte d’Ivoire vit une situation sociologique difficile. Alors, la question qu’il faut se poser : est-ce que cette nouvelle Constitution participe à la consolidation de cette position sociale en Côte d’Ivoire, qui a volé en éclats ?", confie à VOA Afrique le professeur Eric Edi, de l’Université de Philadelphie.
Le projet de nouvelle Constitution, qui n'a pas été rendu public mais a été transmis aux députés avant sa présentation par M. Ouattara, a été mis en ligne par un parti d'opposition, le Lider. Le texte ne présente pas de surprise par rapport aux grandes lignes déjà connues.
"L'organisation du sit-in par le Front Populaire Ivoirien (FPI) devant l'Assemblée nationale n'est pas autorisée", a souligné M. Diakité dans un communiqué transmis à l'AFP.
"L'administration n'a reçu aucun courrier" des organisateurs relatif à cette manifestation, a-t-il ajouté, en "mettant en garde contre toute tentative de trouble à l'ordre public".
Pour en finir avec la question de "l'Ivoirité", qui a empoisonné la vie du pays pendant plus d'une décennie et manqué de le plonger dans la guerre civile, le texte modifie notamment les conditions d'éligibilité à la présidence de la République.
Il prévoit que "le candidat doit être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d'origine". La constitution actuelle stipule "de père ET de mère", une disposition visant M. Ouattara, accusé par ses détracteurs d'être d'origine burkinabè.
Le nouveau texte supprime également la limite d'âge maximale de 75 ans pour être candidat, mais prévoit que le président "n'est rééligible qu'une fois". M. Ouattara, 74 ans, a été réélu pour un second mandat en octobre 2015.
Le texte, qui sera soumis à un référendum fin octobre, prévoit également la création d'un poste de vice-président "élu en même temps" que le président et d'un Sénat, dont un tiers des membres sont nommés par le président, ou la constitutionnalisation de la chambre des rois et chefs traditionnels.
Le leader de l'opposition Pascal Affi Nguessan, président du FPI, fondé par l'ancien président Laurent Gbagbo, avait appelé à un sit-in mercredi devant l'assemblée nationale, afin d'exprimer notre désaccord aux députés", dont le vote sur le texte ne fait aucun doute.
L'actuelle majorité dispose en effet de plus de 90% des sièges à l'Assemblée, où ne figure aucun membre de l'opposition, qui avait boycotté le scrutin en 2011.
Sans se prononcer sur des points concrets avant la publication officielle du texte, M. Affi Nguessan dénonce l'absence de concertation et estime que le projet "n'aura pour conséquence que d'accentuer la fracture sociale et mettre à mal la cohésion sociale, déjà fortement entamées par les multiples crises de ces deux dernières décennies".
Avec AFP