"Une soixantaine de personnes ont été interpellées" mardi matin alors qu'elle devaient assister à une conférence de presse organisée par plusieurs partis d'opposition, a affirmé Christophe Bobiokono, membre de la Commission nationale des droits de l'homme et des libertés.
"Nous sommes sur place (près des services de la police). Ils sont auditionnés et libérés au fur et à mesure, mais nous ne pouvons pas dire que tous ont été libérés à cette heure-ci (20H30 locales, 19H30 GMT)", a-t-il ajouté.
Plusieurs opposants devaient participer à cette conférence pour exprimer leur opposition à "une révision clandestine de la Constitution du Cameroun", mais la police a empêché la tenue de la rencontre, a confirmé Me Emmanuel Simh, vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). A leur arrivée au siège du MRC à Yaoundé où la rencontre était prévue, la police "avait (déjà) formé un cordon de sécurité", selon Me Simh.
"Finalement, nous avons dû parler à la presse dans la rue, mais au moment où nous voulions nous disperser, les policiers nous ont envoyé des canons à eau et des gaz lacrymogènes", a-t-il relaté.
Ces opposants accusent le parlement camerounais de vouloir changer la Constitution "au profit d'une seule personne", en référence au président Paul Biya, 83 ans, au pouvoir depuis 34 ans.
Depuis plusieurs semaines, certains hauts responsables du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), appelle M. Biya à anticiper la présidentielle, et à se porter candidat, ce qui entraînerait une révision de la Constitution.
La prochaine présidentielle est normalement prévue en 2018.
Les opposants prêtent à Paul Biya l'intention de vouloir s'éterniser au pouvoir. Il a été réélu pour un mandat de sept ans en 2011.
En 2008, un amendement de la Constitution avait supprimé la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels, lui permettant de se représenter.
Si les marches d'appels à la candidature de M. Biya se tiennent sans problème, toute tentative de mobilisation de l'opposition contre une telle candidature est systématiquement réprimée, a constaté l'AFP.
Avec AFP