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Intervention à Kinshasa contre le chef d'une secte séparatiste


Un policier congolais passant devant les restes calcinés de véhicules au siège du mouvement politico-religieux Bundu Dia Kongo, à Matadi, Kongo central, le 19 mars 2008.
Un policier congolais passant devant les restes calcinés de véhicules au siège du mouvement politico-religieux Bundu Dia Kongo, à Matadi, Kongo central, le 19 mars 2008.

La police congolaise a donné l'assaut mardi matin contre le domicile du chef d'une secte séparatiste à Kinshasa, où des incidents ont éclaté avec ses partisans. Selon les informations de VOA Afrique, cinq personnes sont mortes.

Les forces de l'ordre ont fait usage de balles réelles et de gaz lacrymogènes. On ignore pour l'heure s'il y a des victimes et la police de RDC n'a pas fait de commentaires.

L'assaut contre la résidence de Ne Muanda Nsemi, prophète autoproclamé du Bundu dia Kongo (BDK) a débuté vers 04h30 (03h30GMT).

Nsemi, qui affirme avoir eu une révélation, a fondé le BDK dans les années 1980 avec l'ambition de faire revivre le royaume pré-colonial du Kongo qui couvrait une vaste partie de l'Afrique centrale.

Huit blessés lors de ses affrontements

Huit personnes soupçonnées d'appartenir à une secte politico-religieuse violente ont été blessées lors de heurts avec les forces de l'ordre à Kinshasa, selon un "bilan partiel" communiqué à la presse mardi par la police congolaise.

Ces affrontements ont commencé lundi soir, selon un journaliste de l'AFP dans la capitale de la République démocratique du Congo, et une opération de police contre des miliciens du groupe sécessionniste Bundu Dia Kongo (VDK) était toujours en cours mardi matin, selon la police et des témoins.

D'ores et déjà, "22 personnes ont été interpellées dont 8 blessés graves", a indiqué à la presse le colonel Pierre Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police nationale congolaise, dans un message électronique.

Une autre personne a été blessée, deux voitures particulières ont été incendiées par les hommes de BDK, et six fusils-mitrailleurs saisis par les forces de l'ordre, a ajouté l'officier.

Mardi matin, des tirs nourris ont retenti autour de la résidence de Ne Muanda Nsemi, le gourou de la secte, dont les abords ont été bouclés, selon des riverains.

La police cherchait encore à y "extirper les partisans de l'Honorable Mwanda Nsemi" en fin de matinée, selon le colonel Mwanamputu.

Député national, Ne Muanda Nsemi se cacherait aujourd'hui au Kongo-Central, sa province d'origine, dans l'ouest de la RDC.

Vidéos sur internet

Dans des vidéos publiées récemment sur internet, il a appelé à l'insurrection contre le pouvoir du président Joseph Kabila, dont il conteste ouvertement la nationalité congolaise sur la foi d'une vieille rumeur selon laquelle le fils de Laurent-Désiré Kabila, tombeur du dictateur Mobutu en 1997, serait "Rwandais".

"Dans deux semaines, je vais frapper", menaçait-il il y a quelques jours dans un message filmé, alors que ses adeptes ont été à l'origine de plusieurs attaques meurtrières depuis janvier au Kongo-central.

Bundu Dia Kongo ("Royaume du Congo" en kikongo) prône la restauration du royaume Kongo, qui a connu son apogée au XVIe siècle et dont l'autorité s'étendait sur l'actuel Kongo-central et des territoires aujourd'hui en Angola, au Congo-Brazzaville et au Gabon.

En 2008, la secte avait été réprimée au cours d'une violente opération militaire après avoir mené une série d'attaques armées contre des agents de l'État et appelé la population locale à chasser de la province les "non-originaires".

Jamais arrêté, Ne Muanda Nsemi a amorcé un rapprochement avec M. Kabila à partir de la fin 2015. Il a fait brutalement volte-face dans un climat de tensions politiques liées au maintien au pouvoir du chef de l'État au-delà du terme de son mandat, échu depuis le 20 décembre.

Avec Reuters et AFP

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