C'est la première fois qu'une fiction traite de ce phénomène de société en Côte d'Ivoire, mais qui touche aussi de nombreuses grandes villes d'Afrique et d'autres continents, notamment en Amérique du Sud.
"Comment un enfant peut-il devenir un +microbe+ ? Il s'agit de comprendre ce phénomène de société, de restituer sa complexité", a expliqué Alex Ogou, réalisateur de cette série de fiction en 10 épisodes de 52 minutes, produite par TSK Studio (Côte d'Ivoire) et Canal+ International, lors d'une projection presse jeudi.
"Invisibles" conte le parcours d'un jeune d'Abidjan, Chaka, 13 ans, qui va sombrer dans la délinquance en rejoignant une bande de "microbes", après que sa mère eut perdu son commerce et les moyens de faire vivre sa famille.
Cette fiction, audacieuse dans une société ivoirienne qui rechigne à s'interroger sur les causes socio-économiques complexes de cette délinquance juvénile, a demandé trois ans de travail. Elle a été réalisée par une équipe entièrement ivoirienne et burkinabè, a souligné Cécile Gerardin, responsable production fiction de Canal+ International.
La chaîne française, bien implantée en Afrique avec trois millions d'abonnés à ses bouquets, ambitionne de développer une création de qualité sur le continent.
Les acteurs d'"Invisibles" sont des jeunes Ivoiriens non professionnels qui ont été formés pendant plusieurs semaines, avant de tourner pendant cinq mois dans différents quartiers populaires d'Abidjan et dans l'intérieur de la Côte d'Ivoire. Plus de 1.000 figurants ont été recrutés.
Images, décors et costumes soignés, personnages nuancés, la série ambitionne de se démarquer par sa qualité. La grande chanteuse malienne Awa Diabate figure sur la bande originale.
"Invisibles" sera en compétition au 20e festival de la fiction audiovisuelle de La Rochelle (ouest de la France) du 12 au 16 septembre.
Avec AFP