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Irak : une cinquantaine de morts dans un attentat-suicide revendiqué par le groupe EI


La scène de l'attentat, dans le sud de Badgad, en Irak, le 6 mars 2016. Des douzaines de personnes ont perdu la vie dans cette attaque revendiquée par le groupe EI.
La scène de l'attentat, dans le sud de Badgad, en Irak, le 6 mars 2016. Des douzaines de personnes ont perdu la vie dans cette attaque revendiquée par le groupe EI.

Des douzaines de personnes ont perdu la vie, samedi, dans un attentat-suicide dans le sud de Bagdad. L'attaque, la plus meurtrière depuis le début 2016, a été revendiquée par le groupe Etat islamique.

Au moins 47 personnes sont mortes dimanche dans un attentat revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) au sud de Bagdad, l'attaque suicide la plus meurtrière depuis le début de l'année en Irak.

L'attaque au camion piégé "a été menée contre un checkpoint à l'entrée nord de (la ville de) Hilla, à une heure de grande fréquentation", a indiqué Faleh al-Radhi, responsable de la sécurité du conseil provincial de Babylone (bien Babylone).

Selon un médecin à l'hôpital de Hilla, 20 membres des forces de sécurité figurent parmi les 47 personnes tuées dans cet attentat qui a également fait au moins 72 blessées. Onze d'entre eux se trouvent dans un état grave, a-t-il ajouté.

Ce bilan, le plus lourd pour un attentat au véhicule piégé depuis le début de l'année, a été confirmé par M. Radhi et des responsables de la police.

Le camion était chargé d'explosifs, selon des responsables, et il a explosé au moment où les agents de la sécurité du checkpoint l'ont arrêté alors qu'il tentait de pénétrer dans Hilla.

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l'EI a affirmé qu'un kamikaze, présenté comme Abou Islam al-Ansari, avait fait exploser un camion piégé au niveau d'un checkpoint aux abords de la ville de Hilla.

L'EI dit avoir visé des musulmans chiites que l'organisation extrémiste sunnite considère comme des hérétiques.

Scènes de chaos

Des photos publiées sur les réseaux sociaux montrent des dégâts importants autour du checkpoint, où se forment habituellement de longues files de voitures à cette heure de la journée, en attendant de passer les contrôles de la sécurité.

Un photographe de l'AFP arrivé sur les lieux a décrit des scènes de chaos, certains survivants recherchant leurs proches parmi les décombres.

"Lorsque je suis arrivé sur place, il y avait des gens dont les vêtements étaient toujours en flammes, ils criaient", a témoigné Hamza Kadhem, travailleur de 35 ans, qui se trouvait à proximité de la scène au moment de l'explosion.

Mohammed Jamal, fonctionnaire de 27 ans, était pris dans les embouteillages lorsque le camion a explosé au milieu des files de véhicules.

"La vitre de ma voiture s'est brisée sous la puissance du souffle. Après cela, j'étais perdu dans ce chaos et je me suis retrouvé à l'hôpital de Hilla, je ne sais pas vraiment comment", a-t-il indiqué à l'AFP depuis le service des urgences.

En mars 2014, un attentat suicide à la périphérie de Hilla avait tué 50 personnes et blessé plus de 150 autres.

L'EI, responsable de la quasi-totalité de ce type d'attaques, n'a plus de bases fixes au sud de Bagdad depuis que les forces gouvernementales et leurs milices alliées ont lancé une contre-attaque fin 2014.

L'EI avait mené en juin 2014 une offensive fulgurante qui lui avait permis de s'emparer de vastes pans de territoire irakien au nord et à l'ouest de Bagdad, mais a subi depuis plusieurs revers militaires face aux forces de sécurité irakiennes, soutenues par les frappes de la coalition internationale emmenée par les Etats Unis.

Dans les villes toujours sous contrôle de l'EI, des tensions internes semblent prendre de l'ampleur et des pénuries d'approvisionnement se font durement sentir.

Selon des experts, les combattants de l'EI auront de plus en plus recours aux attentats suicide tant que leur "califat" autoproclamé continuera de perdre du terrain.

AFP

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