Les fidèles se sont rassemblés en l'église Tahira al-Kubra pour la messe, avant la procession traditionnelle du dimanche des Rameaux au cours de laquelle ils arborent chacun une branche de palmes, en mémoire de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem selon la tradition évangélique.
"Dieu merci, nous avons pu revenir dans nos villes et églises après deux ans", s'est réjoui Aby Naymat Anay, un prêtre.
Qaraqosh, qui compte quelque 50.000 habitants chrétiens, a été "libérée" de l'EI en octobre après deux ans et demi sous le joug des jihadistes qui l'avait conquise durant leur vaste offensive de l'été 2014. Avant cette date, la ville était la plus grande agglomération chrétienne d'Irak.
La ville est aujourd'hui considérée comme sûre mais elle reste quasiment déserte.
La messe et la procession des Rameaux ont été sécurisées par les Unités de protection de la plaine de Ninive (NPU), une petite milice chrétienne assyrienne chargée de protéger la ville.
L'archevêque de Mossoul, Yohanna Petros Mouche, est revenu dans la ville la semaine dernière mais si la sécurité est revenue, les habitants affirment qu'un retour à la normale est impossible, faute de services de base et de moyens nécessaires pour réparer leurs maisons.
"Honnêtement, je suis heureux et triste en même temps, car nous avons été arrachés de notre lieu de naissance et nous n'avions jamais vu ce type de dévastation même durant les guerres des années 1980 et 1990", souligne Aby Naymat Anay.
Un grand nombre des quelque 120.000 chrétiens ayant fui leurs maisons à la suite de l'offensive de l'EI lancée en juin 2014 dans le nord de l'Irak se sont réfugiés chez des proches ou dans des camps installés dans la région autonome du Kurdistan irakien.
"Nous avons des sentiments partagés, mais la tristesse domine. Nous avons fui vers Erbil (dans le Kurdistan) et nous ne sommes toujours pas revenus", déplore Youssef Nissan Hadaya, 62 ans.
Avec AFP