Des centaines de personnes ont manifesté jeudi dans cette cité du nord-est de l'Iran en scandant des slogans contre le gouvernement du président Hassan Rohani, jugé incapable de répondre aux problèmes économiques.
Le chef du tribunal révolutionnaire de Machhad, Hossein Heidari, a indiqué que ces personnes avaient été arrêtées pour avoir scandé des "slogans sévères", selon l'agence de presse iranienne Fars, proche des conservateurs.
Il a également mis en garde les protestataires contre toute dérapage, tout en rappelant le droit du peuple à manifester.
"Certains incidents survenus dans le pays (ont eu lieu) sous le prétexte de problèmes économiques mais il semble qu'il y ait autre chose derrière eux", a affirmé pour sa part le premier vice-président Eshaq Jahangiri, cité par la télévision d'Etat Irib, affirmant que leurs responsables devaient être identifiés.
"Je suis certain que cela va se retourner contre" eux, a-t-il ajouté.
Selon des images vidéo diffusées par le média réformateur Nazar, les manifestants ont scandé "Mort à Rohani" mais aussi "Pas Gaza, pas le Liban, ma vie en Iran", semblant ainsi critiquer les engagements de l'Iran dans des causes régionales.
Nazar a aussi fait état de manifestations jeudi, de moindre ampleur, à Yazd (sud), Sharhoud (nord) et Kachmar (nord-est).
La promesse de relancer l'économie, atone en raison des sanctions internationales passées et de mauvaise gestion, ont été au coeur des campagnes présidentielles de Hassan Rohani, réélu pour un deuxième mandat en mai.
Il s'est notamment appuyé sur l'accord sur le nucléaire signé avec les grandes puissances en 2015 et qui s'est accompagné de la levée de certaines sanctions. Mais s'il a réussi à maîtriser l'inflation à moins de 10% (jusqu'à 40% sous son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad), le taux de chômage demeure élevé (12%), selon des chiffres officiels.
Hamid Garmabi, représentant de la ville de Neychabour, près de Machhad, a de son côté parlé de "crise majeure à Machhad causée par les institutions illégales de prêt", en référence au développement d'organisations illégales de prêt sous la présidence Ahmadinejad (2005-2013).
La mauvaise régulation du secteur bancaire combinée à un boom de la construction ont gravement affecté les établissements de crédit, qui croulent sous les dettes et sont incapables de rembourser les investisseurs.
Le gouvernement Rohani a cherché à faire le ménage dans le secteur de la finance, fermant trois des plus grands établissements de crédit, Mizan, Fereshtegan et Samen al-Hojaj.
Machhad a été l'une des villes les plus touchées par la fermeture de Mizan, qui totalisait environ un million de comptes, engendrant plusieurs manifestations depuis 2015 dans la ville selon l'agence officielle IRNA.
Avec AFP.