"Je suis en désaccord fondamental avec ces gens de gauche qui font tout pour dissocier le fondamentalisme de l'islam", souligne l'auteur des "Versets sataniques" qui vit sous la menace d'une fatwa depuis 1988.
"Depuis 50 ans, l'islam s'est radicalisé", soutient le romancier qui vit désormais à New York. "Il y a bien sûr une tradition d'un islam éclairé. Mais il n'est pas au pouvoir aujourd'hui", ajoute-t-il.
"Côté chiite, il y a eu l'imam Khomeini et sa révolution islamique. Dans le monde sunnite, il y a eu l'Arabie saoudite, qui a utilisé ses immenses ressources pour financer la diffusion de ce fanatisme qu'est le wahhabisme. Mais cette évolution historique a eu lieu au sein de l'islam et non à l'extérieur", insiste l'écrivain.
"Quand les gens de Daech se font sauter, ils le font en disant +Allahou Akbar+, alors comment peut-on dès lors dire que cela n'a rien à voir avec l'islam?", interroge-t-il.
L'écrivain explique qu'il dit "comprendre" la crainte de "stigmatisation de l'islam" mais, ajoute-t-il aussitôt "pour éviter cette stigmatisation, il est bien plus efficace de reconnaître la nature du problème et de le traiter".
L'auteur de "Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits" trouve ainsi "consternant" d'entendre "Marine Le Pen analyser l'islamisme avec plus de justesse que la gauche".
"C'est très inquiétant de voir que l'extrême droite est capable de prendre la mesure de la menace plus clairement que la gauche".
"Le présupposé constant de la gauche, c'est que le monde occidental est mauvais. Et donc tout est passé au crible de cette analyse", déplore-t-il.
Avec AFP