"Pour l'instant, nous constatons que l'escalade des tensions sur ce thème se poursuit", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, accusant les Etats-Unis de "provoquer" l'Iran.
Les relations déjà tendues entre Washington et Téhéran se sont envenimées il y a une semaine : l'Iran a suspendu certains de ses engagements pris en vertu de l'accord de 2015 encadrant son programme nucléaire, un an après le retrait américain de ce texte, tandis que le gouvernement Trump a renforcé ses sanctions contre l'économie iranienne.
Accusant Téhéran de préparer des "attaques" contre les intérêts américains au Moyen-Orient, le Pentagone a dépêché dans la région un porte-avions, un autre navire de guerre, des bombardiers B-52 et une batterie de missiles Patriot.
"Fondamentalement, nous ne cherchons pas une guerre avec l'Iran", a affirmé M. Pompeo mardi soir au cours d'une conférence de presse avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Sotchi (sud-ouest de la Russie), avant de rencontrer Vladimir Poutine.
"On peut difficilement parler de quelconques assurances : il y a une situation évidente qui est la tendance à la poursuite de l'escalade", a réagi M. Peskov.
Ce dernier a ajouté "voir avec regret les décisions prises par l'Iran", tout en disant "comprendre que l'Iran ne prenne pas ces décisions volontairement mais en réaction à la pression" : "Et ce sont précisément les actions des Etats-Unis qui provoquent l'Iran".
Pour sa part, le président russe Vladimir Poutine a jugé mercredi "plus approprié" pour l'Iran de "ne pas quitter l'accord malgré tout".
"Nous avons toujours soutenu cet accord et nous regrettons qu'il soit en train d'être détruit", a déclaré M. Poutine, au cours d'une conférence de presse avec le président autrichien Alexander Van der Bellen à Sotchi, sur la mer Noire.
"La Russie n'est pas une équipe de pompiers. Nous ne pouvons pas tout sauver, surtout lorsque cela ne dépend pas entièrement de nous", a-t-il toutefois souligné.
De son côté, M. Van der Bellen estime que "toute pression supplémentaire sur l'Iran risque d'aggraver encore plus" la situation.
Mercredi, le département d'Etat américain a ordonné à son personnel diplomatique non-essentiel de quitter l'ambassade à Bagdad et le consulat d'Erbil (nord).
La Russie, comme les Européens et la Chine, est favorable à un maintien de l'accord sur le nucléaire signé en 2015.