Au lendemain de la levée des sanctions sur le programme nucléaire iranien et l'échange de prisonniers entre les Etats-Unis et l'Iran, le président américain Barack Obama a salué dimanche 17 janvier les "progrès historiques" réalisés grâce à la diplomatie.
Pour le professeur Jean Emmanuel Pondi, joint par VOA AFRIQUE, la levée des sanctions contre l’Iran est une étape très importante qui a des retombées économiques d’envergure.
"Accord sur le nucléaire entré en vigueur, familles américaines réunies (...) Nous avons réalisé des progrès historiques grâce à la diplomatie sans passer par une nouvelle guerre au Moyen-Orient", a déclaré M. Obama depuis la Maison Blanche.
"Cela démontre ce que nous pouvons faire avec de la force, de la sagesse, du courage et de la patience", a-t-il ajouté, saluant le rôle de la Suisse dans les intenses négociations avec Téhéran.
"Travailler avec l'Iran sur l'accord nucléaire nous a permis d'être en meilleure position pour faire face à d'autres problèmes (avec Téhéran)", a-t-il encore ajouté.
L'accord nucléaire conclu le 14 juillet avec les grandes puissances, est entré en vigueur samedi après que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a certifié que l'Iran avait respecté ses obligations visant à garantir la nature strictement pacifique de son programme nucléaire.
Simultanément, Téhéran et Washington ont annoncé une opération d'échange inédite : quatre détenus irano-américains, dont le reporter du Washington Post Jason Rezaian, ont été libérés par l'Iran et sept Iraniens ont bénéficié de clémences aux Etats-Unis. Un cinquième Américain a également été libéré.
Nouvelles sanctions sur le programme balistique
Le président américain a cependant une nouvelle fois insisté sur les "profondes différences" qui persistent entre Washington et Téhéran.
"Nous restons fermes dans notre dénonciation du comportement déstabilisateur de l'Iran", a-t-il souligné, citant les violations des droits de l'homme ou encore le programme de missiles balistiques.
Washington a d'ailleurs annoncé dimanche matin de nouvelles sanctions liées à ce programme. Cinq ressortissants iraniens et un réseau d'entreprises basées aux Emirats arabes unis et en Chine ont été ajoutées à la liste noire financière américaine.
M. Obama a conclu son allocution en lançant un appel aux Iraniens.
"Nos gouvernements se parlent désormais. Après l'accord sur le nucléaire, vous, particulièrement les jeunes, avez l'occasion de tisser de nouveaux liens avec le monde", a-t-il lancé. "Nous avons une rare occasion d'emprunter une nouvelle voie", a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis vont par ailleurs rembourser à l'Iran un total de 1,7 milliard de dollars de dette et d'intérêts qui remontent à la Révolution islamique de 1979 et à la rupture des relations diplomatiques, a indiqué dimanche dans un communiqué le secrétaire d'Etat John Kerry.
Ce remboursement, fruit d'un règlement du Tribunal de La Haye, concerne 400 millions de dollars de dette et 1,3 milliard de dollars en intérêts, mais n'a rien à voir avec les dizaines de milliards de dollars que Téhéran doit récupérer à la suite de l'entrée en vigueur samedi de l'accord sur son programme nucléaire et de la levée consécutive des sanctions.
Avec AFP