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Washington rejette les requêtes européennes sur les entreprises présentes en Iran


Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, à gauche, et Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères, lors d’ réunion dans un hôtel de Vienne, en Autriche, le 6 juillet 2018.
Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, à gauche, et Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères, lors d’ réunion dans un hôtel de Vienne, en Autriche, le 6 juillet 2018.

Les États-Unis ont rejeté d'un revers de main les demandes européennes de ne pas sanctionner les entreprises présentes en Iran, appelant à ne pas encourager le commerce avec Téhéran, selon des sources européennes.

Les Américains n'ont répondu favorablement à aucune des requêtes formulées dans la lettre" adressée le 4 juin par la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, les trois pays européens signataires de l'accord nucléaire avec l'Iran en 2015, après l'annonce du retrait de Washington, a indiqué à l'AFP une source du ministère français de l'Économie.​

Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin et le chef de la diplomatie américain Mike Pompeo ont répondu par écrit aux trois pays qu'ils n'accordaient notamment aucune exemption aux entreprises ayant lancé ou conclu des contrats avec l'Iran après la date de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire le 16 janvier 2016.

Selon une source européenne, également consultée par l'AFP, les autorités américaines ont saisi l'occasion pour adresser un message très clair aux trois pays européens.

"Plutôt que d'encourager le commerce, nous demandons à entraver les activités malveillantes de l'Iran", ont-elles écrit, selon cette source.

M. Mnuchin et M. Pompeo ont également jugé que la Banque centrale iranienne "n'était pas légitime", exigeant que "les banques et les Banques centrales européennes n'entretiennent aucun lien avec elle".

>>Lire aussi: Trump affirme que l'Iran est dans la tourmente

Un message implicite après la très douloureuse amende de près de neuf milliards de dollars infligée en 2014 par Washington à la banque française BNP Paribas pour avoir contourné des embargos.

Selon la source européenne, ce rejet en bloc des demandes européennes n'empêcherait pas les entreprises "de demander aux États-Unis des exemptions spécifiques, notamment dans le secteur pétrolier, qui pourraient être traitées au cas par cas".

- Téhéran hausse le ton -

De son côté, Téhéran a haussé le ton et s'est dit prêt à porter ses activités d'enrichissement de l'uranium à un niveau plus élevé si les négociations avec les Européens pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien échouent.

"Nous avons pris des mesures afin de préparer le terrain, au bout du compte, à une augmentation de [notre] niveau d'enrichissement [de l'uranium] si c'est nécessaire, et si les négociations avec les Européens échouent", a déclaré mardi Behrouz Kamalvandi, porte-parole et vice-président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) lors d'une conférence de presse à Téhéran.

L'Iran a aussi annoncé avoir déposé une plainte contre les États-Unis devant la Cour internationale de justice (CIJ) à cause de la réimposition des sanctions économiques américaines.

Le but de la plainte est de "faire rendre des comptes aux États-Unis pour leur réimposition illégale de sanctions unilatérales" contre l'Iran, a écrit le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, sur son compte Twitter.

La veille, les Européens avaient rejeté la demande des États-Unis d'isoler économiquement l'Iran et ont adopté un instrument juridique (loi de blocage) pour protéger les entreprises européennes présentes dans ce pays contre les sanctions américaines.

La loi de blocage européenne entrera en application le 6 août, date du premier volet des sanctions américaines. Le second volet entrera en vigueur le 4 novembre, pendant les élections à mi-mandat aux États-Unis.

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni avaient demandé aux États-Unis des exemptions des sanctions, dans une lettre signée par les ministres des Finances et des Affaires étrangères des trois pays.

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"En tant que proches alliés (de Washington), nous attendons que les effets extra-territoriaux des sanctions secondaires américaines ne soient pas appliqués aux entreprises et aux citoyens européens", avaient-ils écrit.

Le président américain Donald Trump a annoncé le 8 mai le retrait des États-Unis de l'accord nucléaire signé en 2015 entre l'Iran et les grandes puissances internationales.

Cet accord, conclu au terme de deux ans de négociations entre l'Iran, les États-Unis, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, avait permis la levée des sanctions en contrepartie de l'engagement pris par l'Iran de ne pas se doter de l'arme nucléaire.

Avec AFP

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