Le texte soutenu par le gouvernement de Benjamin Netanyahu a été voté par 50 voix contre 43 à l'issue d'un débat très tendu. Pour être appliqué, il doit encore être voté en deux autres lectures par la Knesset.
La ministre de la Justice Ayelet Shaked, du Foyer juif, un parti nationaliste religieux, assure qu'il ne vise spécifiquement aucune ONG.
Mais dans les faits, ce sont les ONG réputées de gauche qui paraissent de loin les plus visées, car les organisations de droite, notamment celles soutenant la colonisation, bénéficient surtout de dons privés d'hommes d'affaires américains en particuliers.
Parmi les principales organisations visées, soutenues financièrement notamment par l'Union européenne figurent l'ONG anti-colonisation La Paix maintenant, B'Tselem, une organisation de défense des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés, et "Breaking The Silence", qui recueille des témoignages de soldats sur des exactions anti-palestiniennes.
Le projet de loi stipule que les ONG recevant plus de la moitié de leur financement de gouvernements étrangers devront le mentionner dans tous leurs rapports officiels.
"Je pense que l'on doit exiger que chaque ONG dévoile les contributions qu'elles ont reçues à partir du premier dollar", a affirmé récemment M. Netanyahu.
A la demande de M. Netanyahu, la ministre de la Justice a toutefois renoncé à inclure une disposition qui prévoyait initialement de contraindre les membres des ONG se rendant à la Knesset de porter un badge spécial indiquant que leur organisation était financée par tel ou tel pays étranger.
Le projet de loi a suscité des critiques dans le monde, à commencer par les Etats-Unis, qui ont exprimé leur inquiétude sur le texte le mois dernier via leur ambassadeur en Israël Dan Shapiro.
L'ambassadeur de l'Union européenne, Lars Faaborg-Andersen, a lui aussi prévenu directement Mme Shaked des réserves de l'UE sur le texte.
Les dirigeants des associations visées affirment pour leur part avoir reçu des menaces de mort et être harcelés jusque chez eux. Ils soutiennent également que ces ONG ont été infiltrées et espionnées par de faux militants à la solde de mouvements d'extrême-droite.
Avec Afp