Une commission de l'Unesco a adopté mercredi une décision déplorant "les fouilles illégales" d'Israël dans la Vieille ville de Jérusalem, évoquant "l'esplanade des Mosquées", sans mentionner que ce site s'étend sur le Mont du Temple, le lieu le plus sacré du judaïsme, ont indiqué des participants à l'AFP.
Peu après, le Premier ministre Benjamin Netanyahu annonçait le rappel pour "consultations" de l'ambassadeur Carmel Shama-Cohen.
"Le théâtre de l'absurde se poursuit, j'ai décidé de rappeler notre ambassadeur à l'Unesco pour consultations et nous allons décider des mesures à prendre face à cette organisation", a indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre.
L'ambassadeur a pour sa part affirmé à la radio publique qu'Israël étudiait "la possibilité de rompre tout contact avec l'Unesco".
Au siège de l'Unesco à Paris, le texte, proposé par le Koweït, le Liban et la Tunisie déplore les "dommages" et "fouilles illégales" d'Israël dans la Vieille ville et lui demande de respecter le statu quo sur les lieux saints, selon le projet dont l'AFP a eu copie.
Il a été adopté par consensus par la commission du patrimoine qui comprend 21 Etats membres.
Jérusalem-Est est la partie palestinienne de Jérusalem occupée depuis 1967 par Israël et depuis annexée.
C'est là, au coeur du conflit israélien, que se trouve l'ultra-sensible esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré pour les juifs qui le révèrent comme le mont du Temple, le lieu où se dressait le second temple juif détruit par les Romains en 70 et dont ne subsiste que le Mur des Lamentations.
Par un héritage historique, la Jordanie continue à administrer l'esplanade, mais Israël en contrôle tous les accès.
'Capitale éternelle'
Ce nouveau vote de mercredi est intervenu huit jours après la confirmation d'une autre résolution du Conseil exécutif de l'Unesco sur le même thème qui avait déjà provoqué la colère d'Israël.
Dans une lettre adressée à la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova, le ministre israélien de l'Education Naftali Bennett avait accusé l'Unesco d'apporter un "soutien immédiat au terrorisme islamiste", et annoncé la suspension par la commission israélienne de l'Unesco de "toutes ses activités professionnelles avec l'organisation".
C'est également ce mercredi que l'Autorité israélienne des Antiquités (AIA) a présenté un papyrus du VIIe siècle avant J.-C. portant la plus ancienne mention, non religieuse, de Jérusalem en hébreu.
"C'est pour l'archéologie israélienne la première mention en hébreu de la ville de Jérusalem en dehors de l'Ancien Testament", a indiqué à l'AFP Amir Ganor,lors de la présentation de ce document à la presse à Jérusalem.
L'apparition soudaine mercredi de cet artefact, saisi par les autorités israéliennes en 2012, n'est qu'une coïncidence, a assuré Amir Ganor.
"Nous avions prévu d'annoncer cette découverte il y a huit mois", mais l'enquête a été longue, a-t-il ajouté.
La ministre israélienne de la Culture, Miri Regev, une passionaria de la droite issue du Likoud, le parti de Benjamin Netanyahu, a qualifié dans un communiqué ce papyrus de "preuve que Jérusalem a été et restera toujours la capitale éternelle du peuple juif".
Avec AFP