Jamieson Greer, de l'Etat du Maryland, a été confirmé comme Représentant au Commerce américain par le Sénat avec 56 voix pour et 43 contre sa nomination.
Membre du cabinet d'avocats international King & Spalding, Jamieson Greer a été le directeur de cabinet de l'ancien Représentant au Commerce Robert Lighthizer lors du premier mandat de Donald Trump.
Lors d'une audition de la Commission des finances du Sénat américain le 6 février, l'expert en droit commercial international avait défendu le principe des droits de douane pour créer les "conditions d'une concurrence équitable". Il avait défendu les entreprises américaines, soulignant qu'elles devaient "gagner un accès à des marchés fermés jusqu'ici".
Le Représentant au Commerce, qui est rataché à la Maison Blanche, sera chargé de la mise en place de droits de douane avec le département du Commerce.
Donald Trump a repris sa politique tarifaire qu'il avait entammée lors de son premier mandat. Il a annoncé récemment une série de droits de douane, ciblant notamment le Canada, le Mexique et la Chine. Actuellement, seuls ceux de 10% imposés à la Chine sont déjà en vigueur.
Ce mercredi, M. Trump a annoncé, lors de la premiere réunion de son cabinet, l'application prochaine de 25% de droits de douane sur les produits européens.
Le Canada, premier fournisseur d'acier des USA
Dans un communiqué daté du 11 fevrier, la Maison Blanche indiquait que le président a signé des décrets afin de rétablir un tarif douanier de 25 % sur les importations d'acier et d’appliquer le même taux sur l’aluminium.
Le gouvernement américain estime que "les industries américaines essentielles de l’acier et de l’aluminium" sont "lésées par des pratiques commerciales déloyales et une surcapacité mondiale."
Les principales réformes "comprennent l’élimination de tous les accords alternatifs, (...) la fin de toutes les exclusions générales approuvées et la lutte contre les erreurs de classification tarifaire et les systèmes d’évasion fiscale", précise le texte.
La déclaration poursuit en affirmant que les exemptions accordées à des pays tels que l’Argentine, l’Australie, le Brésil, le Canada, le Japon, le Mexique, la Corée du Sud, l’Union Européenne, l’Ukraine et le Royaume-Uni, "ont empêché les tarifs douaniers d’être efficaces."
Et d'ajouter que cette situation est exploitée par "la Chine et d’autres pays disposant d’une capacité excédentaire d’acier et d’aluminium, compromettant ainsi l’objectif de ces exemptions."
En mars 2018, lors de son premier mandat, le président Trump avait fait imposer des droits de douane de 25 % sur les importations d’acier et de 10% sur l’aluminium, rappelle la Maison Blanche, estimant que ces mesures ont prouvé leur efficacité, ainsi que leurs limites à cause des exemptions et autres échappatoires.
A travers ces reformes, l'objectif du gouvernement americain est de "revitaliser les industries nationales de l’acier et de l’aluminium et d’atteindre une utilisation durable des capacités d’au moins 80%", précise le texte.
Dans un rapport de l'Institut Américain du Fer et de l'Acier (AISI) publié le 27 janvier, il est indiqué que les importations d'acier en 2024 se sont élevées à 28 858 000 tonnes nettes (NT), en hausse de 2,5 % par rapport à 2023. Le premier fornisseur a été le Canada (6 557 000 NT), suivi du Brésil (4 498 000 NT, en hausse de 14 %), du Mexique (3 517 000 NT), de la Corée du Sud (2 809 000 NT, en hausse de 7 %) et du Vietnam (1 363 000 NT, en hausse de 143 %).
La dépendance américaine sur le cuivre importé
Toujours dans le cadre de ces réformes douanières, M. Trump a lancé mardi une enquête sur d'éventuels droits de douane sur les importations de cuivre, a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué du 25 février. L'enquête déterminera si des droits de douane sont nécessaires pour protéger l'industrie nationale, en vertu de l'article 232 de la loi sur l'expansion commerciale de 1962, souligne le texte.
"Malgré ses vastes réserves de cuivre, la capacité de fusion et de raffinage des États-Unis est à la traîne par rapport à ses concurrents mondiaux comme la Chine, qui contrôle plus de 50 % de la fusion mondiale", peut-on lire dans le communiqué de la Maison Blanche.
Selon l'Institut Géologique américain, qui dépend du département de l'Intérieur, en 2024, les États-Unis ont importé environ 46% de leurs besoins en cuivre, matériau très utilisé dans la Défense. Et d'après la base de données ComTrade des Nations Unies, ces importations de cuivre correspondent à une valeur d'environ 17,37 milliards de dollars. Des données qui reflètent la grande dépendance des États-Unis sur le cuivre importé.
Le cuivre est un métal polyvalent malléable utilisé dans diverses industries en raison de sa bonne conductivité et sa résistance à la corrosion. Il est utilisé, entre autre, dans la fabrication de composants automobiles, d'éoliennes et de panneaux solaires.
La note d'information de l'administration américaine rappelle en dernier point que le président a signé récemment un mémorandum visant a "sauvegarder l’innovation américaine, y compris l’examen des tarifs pour lutter contre les taxes sur les services numériques (DST), les amendes, les pratiques et les politiques que les gouvernements étrangers prélèvent sur les entreprises américaines."
M. Trump souhaite par ailleurs mettre en place des droits de douane réciproques.
Ces mesures s'inscrivent dans le cadre de la politique commerciale actuelle des Etats-Unis visant à protéger les industries américaines tout en remédiant aux déséquilibres commerciaux.
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