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Les inondations ont fait au moins 100 morts au Japon


Une zone inondée est observée après de fortes pluies à Kurashiki, préfecture d'Okayama, au Japon, le 8 juillet 2018.
Une zone inondée est observée après de fortes pluies à Kurashiki, préfecture d'Okayama, au Japon, le 8 juillet 2018.

Les secouristes s'efforçaient lundi de retrouver des disparus dans des quartiers entièrement recouverts de boue et dans les décombres d'habitations de l'ouest du Japon où ont déjà péri 100 personnes après des pluies torrentielles.

Dans le détail, 87 personnes sont mortes et 13 en état d'arrêt cardiaque et respiratoire (expression qui signifie que leur acte de décès n'a pas encore été signé), a indiqué lundi le porte-parole, Yoshihide Suga, lors d'un point de presse.

Dans la ville de Kumano, connue de par le monde pour ses pinceaux de maquillage appréciés par les plus grandes actrices mondiales, d'énormes glissements de terrain ont emporté des maisons qui ne sont plus que monceaux de bois.

Le soleil brûlant commençait à dessécher la boue. Equipés d'engins de chantier, de pelles ou tronçonneuses, les sauveteurs cherchaient les traces d'une douzaine de résidents manquant à l'appel.

"Nous sommes en train d'enlever les débris avec du gros matériel là où nous le pouvons. Nous déblayons aussi des maisons détruites, sans quoi il est impossible d'atteindre d'éventuels survivants coincés dessous", a expliqué un militaire.

"J'aurais aimé que ma soeur et sa famille évacuent plus tôt", se désole Kosuke Kiyohara devant la maison saccagée de proches portés disparus.

Un peu partout, en revenant dans leurs maisons sinistrées après la fin de la pluie, les habitants ont commencé à réaliser l'ampleur du désastre, avec des quartiers entiers noyés, des habitations sens dessus dessous, des voitures gisant dans des cratères de routes totalement effondrées, des glissements de terrain gigantesques, des ponts emportés, et autres scènes de désolation.

Dans la ville de Kurashiki (province d'Okayama), "plus personne ne semble demander de l'aide" depuis les toits ou terrasses d'immeuble de cette cité, selon les observations effectuées par hélicoptère, a indiqué à l'AFP lundi matin un secouriste.

"Les sauveteurs se déplaçaient avec des bateaux hier en raison de l'ampleur des inondations, mais l'eau se retire progressivement aujourd'hui et si le niveau baisse suffisamment, ils pourront accéder aux zones durement touchées par la route ou à pied", a aussi expliqué à l'AFP par téléphone une porte-parole du bureau de gestion des catastrophes de la préfecture d'Okayama.

"Il ne pleut pas aujourd'hui, mais nous devons rester vigilants contre les coulées de boue", a-t-elle insisté.

Il s'agit d'une des plus graves catastrophes de ce genre ces dernières années au Japon, avec un nombre de victimes qui dépasse désormais celui enregistré lors de glissements de terrain à Hiroshima en 2014, avec 74 décès.

Il faut désormais remonter dans les annales aux passages de deux typhons en août/septembre 2011 pour trouver un sinistre comparable (une centaine de morts).

L'état d'alerte maximum a été levé partout dimanche dans la journée, mais des avis de niveaux inférieurs sont maintenus.

"Les opérations de secours sont maintenues 24 heures sur 24", a indiqué dimanche à l'AFP Yoshihide Fujitani, un responsable de la gestion des catastrophes de la préfecture d'Hiroshima. "Nous prenons également en charge les personnes évacuées et tentons de remettre en état les infrastructures vitales comme le réseau d'eau et la distribution de gaz", a-t-il précisé. "Nous faisons de notre mieux."

Des vivres manquent dans les supérettes qui ne sont plus approvisionnées.

"C'est une situation anormale", a insisté un responsable de l'agence météorologique, Yasushi Kajiwara, lors d'un point de presse dimanche.

Les précipitations entre vendredi et dimanche ont atteint des records en 93 points d'observation dans 14 préfectures.

Quelque 54.000 pompiers, policiers et militaires des Forces d'autodéfense ont été déployés sur le terrain, "faisant leur maximum pour sauver des vies", selon les mots du Premier ministre Shinzo Abe.

Jusqu'à 5 millions de personnes ont au total été priées d'évacuer, mais ces ordres n'ont pas de caractère contraignant et, parfois, quand l'eau montait très vite, il pouvait être plus risqué de tenter de sortir que de se réfugier sur son toit.

Des usines (Panasonic, Mitsubishi Motors, Mazda) ont été contraintes de stopper leur production dans la région, de même que des services comme Amazon.

Le Japon est souvent traversé par d'importants fronts pluvieux en plus des typhons parfois meurtriers qui le balayent régulièrement en été.

Avec AFP

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