"Je reste dans la course. Je vais battre Donald Trump", a encore déclaré le président américain, qui se bat pour sa survie politique depuis un débat raté le 27 juin face à son prédécesseur républicain.
Vendredi, la gouverneure démocrate du Massachusetts a exhorté le président Joe Biden à "évaluer avec soin" sa candidature à un second mandat au moment où se multiplient les interrogations sur l'acuité mentale du chef de l'Etat. "Au cours des prochains jours, je l'exhorte à écouter le peuple américain et à évaluer avec soin s'il reste notre meilleur espoir pour battre Donald Trump", a écrit Maura Healy dans un communiqué, deux jours après avoir écouté le président défendre sa candidature devant un groupe de gouverneurs.
Il s'agit d'une journée cruciale pour Joe Biden, qui enchaine un meeting, une interview à haut risque et un programme de campagne agressif... Le président américain continuait vendredi à lutter pour sa survie politique.
Interrogé de loin par les journalistes pour savoir s'il était toujours capable de battre Donald Trump en novembre, le démocrate de 81 ans a simplement lancé "Oui", avant de s'envoler pour le Wisconsin (nord), un Etat qui sera décisif pour l'élection. Le président américain sait que désormais chaque geste, chaque intonation compte pour rassurer ses partisans, dont l'angoisse ne retombe pas depuis son débat complètement raté le 27 juin face à son prédécesseur républicain.
"Nous allons tourner la page, nous allons avancer", a promis la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre. Depuis ce duel télévisé, les Américains n'ont pas vu Joe Biden s'exprimer librement sans prompteur et sur une plage de temps étendue. Il en aura l'occasion vendredi, dans un entretien avec un journaliste et présentateur vedette d'ABC, George Stephanopoulos, qui sera enregistré dans le Wisconsin.
Wisconsin
Joe Biden devra aussi faire la preuve de son énergie lors du meeting prévu à Madison, dans le Wisconsin, dans cet Etat qu'il n'avait remporté que de 20.682 voix face à Donald Trump en 2020. "Je n'ai pas l'intention de m'en aller", a-t-il assuré jeudi lors de la fête de l'Indépendance.
Son équipe de campagne redouble d'ardeur. Elle a publié vendredi un intense plan de bataille pour le mois de juillet prévoyant un blitz de spots télévisés, des déplacements dans tous les Etats clés, et notamment dans le sud-ouest du pays pendant la convention républicaine (15-18 juillet). Joe Biden doit aussi être l'hôte la semaine prochaine d'un sommet des dirigeants de l'Otan, et donnera à cette occasion une conférence de presse, là encore un exercice très attendu.
Donald Trump a choisi jeudi de décocher ses flèches contre la vice-présidente Kamala Harris, jusqu'ici une co-listière à la loyauté sans faille, mais qui serait évidemment une candidate potentielle en cas de retrait du président américain. "Avec son insatiable soif de pouvoir, Kamala a fait tout son possible pour cacher l'état de santé de - Joe l'escroc - au peuple américain", a écrit un porte-parole de campagne du milliardaire républicain de 78 ans.
Preuve que l'interview de vendredi est cruciale, la chaîne de télévision a bouleversé son programme de diffusion. ABC prévoyait au départ de montrer des extraits vendredi, puis samedi, pour une diffusion complète dimanche.
Emission spéciale
Mais c'est finalement dès vendredi soir, à 20h00 locale (minuit GMT) que les téléspectateurs pourront voir l'entretien dans son intégralité, dans le cadre d'une émission spéciale. Joe Biden fera face au journaliste George Stephanopoulos, qui connaît comme personne les rouages de la communication politique puisqu'il a travaillé étroitement avec l'ancien président démocrate Bill Clinton, en campagne et à la Maison Blanche.
S'il se sort honorablement de cet exercice, le président américain ne sera pas sauvé pour autant, mais s'il se montre aussi hésitant et embrouillé que face à son rival républicain la semaine dernière, sa candidature à un second mandat ne tiendra qu'à un fil. Les révélations inquiétantes se succèdent désormais dans la presse américaine.
Le site Axios affirme vendredi que Joe Biden peine parfois à retrouver le nom d'interlocuteurs qu'il connaît pourtant de longue date. Les équipes de Joe Biden ont balayé ces informations qui sont, jusqu'ici, toujours glissées de manière anonyme, tout en attaquant les médias et en particulier leur bête noire du moment, le New York Times.
"Imaginez une seconde que le New York Times attaque le fascisme de Trump avec autant de vigueur que l'âge de Biden", a écrit sur X un partisan du président américain, dans un message relayé ensuite par un cadre de son équipe de campagne. Le comité éditorial du prestigieux quotidien a appelé Joe Biden à se retirer de la course à la Maison Blanche.
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