Dans ce message diffusé au lendemain de son discours sur la politique étrangère des Etats-Unis, le président américain Joe Biden a déclaré que son administration "s'est engagée à reconstruire les partenariats dans le monde et à renouer avec les institutions internationales comme l'Union africaine".
Dans un souci de rupture radicale avec la politique de l'administration Trump, qui ne portait que peu d'intérêt à l'Afrique, M. Biden a exprimé sa volonté de "pratiquer une diplomatie cohérente à long terme en connection avec l'UA pour résoudre les conflits qui coûtent des vies sur tout le continent africain."
"Nous devons tous travailler ensemble pour promouvoir notre vision commune d'un avenir meilleur, un avenir de commerce et d'investissements croissants, qui favorise la prospérité pour toutes nos nations, la vie dans la paix et la sécurité pour tous nos citoyens", a déclaré M. Biden.
"L'administration Biden se démarque par rapport à l'administration Trump", soutient Marissa Scott-Torres, porte-parole du Département d'Etat américain basée à Johannesburg, dans une interview avec VOA Afrique.
"Pas de normes très concrètes pour le moment, mais nous savons que dans la politique extérieure de Joe Biden, on a un accent sur la stratégie pour l'Afrique (...) Ils sont en train de concrétiser la stratégie et nous n'avons pas encore le sous-secrétaire d'Etat pour l'Afrique", a précisé la diplomate, affirmant qu'il y aura "continuité avec ce que l'ancien président Barack Obama a fait", tout en reconnaissant "qu'il y a déjà quelques problèmes, des relations tendues avec quelques pays", sans toutefois les citer.
La porte-parole américaine a également souligné que "le secrétaire d'Etat Antony Blinken parle parfaitement le français, et va utiliser cette maîtrise de la langue pour communiquer le but des Etats-Unis en Afrique et aussi pour améliorer les relations avec tous les pays du continent".
Santé, sécurité, climat, parmi de nombreux défis
Le nouveau président a énuméré les principaux défis à relever en Afrique, que ce soit sur le plan sécuritaire, sanitaire, politique, environnemental ou économique.
"Nous devons également faire face aux graves défis auxquels nous sommes confrontés, notamment investir davantage dans la santé mondiale, vaincre la covid-19, travailler pour répondre aux futures crises sanitaires en établissant des partenariats avec le CDC africain et d'autres institutions au service de la sécurité sanitaire", a dit M. Biden.
M. Biden, qui avait annoncé le retour des Etats-Unis au sein de l'OMS et de l'accord de Paris sur le Climat, a souligné vouloir "relever les ambitions climatiques communes et faire en sorte que les pays en développement puissent réduire les impacts climatiques qui causent déjà des souffrances".
Le président américain a par ailleurs souligné la nécessité de promouvoir la démocratie et "les droits humains de tous, femmes et filles, personnes LGBTQ, en situation de handicap et de toutes origines ethniques, religions, et cultures".
Marissa Scott-Torres a rappelé que l'ex-président américain Donald Trump ne s'était pas rendu en Afrique durant son mandat de quatre ans, et que ce ne serait pas le cas de son successeur Joe Biden, qui lui a dit espérer pouvoir assister "en personne" au prochain sommet des dirigeants du continent.
La rencontre annuelle de l'Union africaine se tient ce weekend, en visioconférence en raison de la pandémie de Covid-19. Le sommet débutera par un discours du chef de l’État sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui assume la présidence de l'organisation panafricaine. Lors d'une cérémonie de passation du pouvoir, le président de la RDC Félix Tshisekedi va lui succéder. Quant à l'ex-Premier ministre tchadien, Moussa Faki Mahamat, il devrait continuer d'occuper la présidence de la commission de l'organisation régionale, en l'absence d'autres candidats.
Une bonne augure pour les zones d'Afrique francophone qui pourront aussi bénéficier d'un secrétaire d'Etat américain parlant couramment la langue, comme l'a précisé Marissa Scott-Torres. Et tout semble indiquer que l'administration Biden mise sur le rapprochement et la communication optimale avec l'Afrique, une dynamique aux antipodes de la précédente administration.
Une situation décriée par certains pays et appréciée par d'autres ligués contre l'ingérence des puissances étrangères dans les affaires internes.