"800 personnes de nationalité soudanaise ont été rapatriées mercredi", a indiqué à l'AFP le porte-parole du gouvernement et ministre de l'Information Mohamed Momani.
M. Momani a expliqué que "la décision du rapatriement a été prise après qu'ils (les soudanais) ont demandé le statut de réfugiés en Jordanie".
Selon lui, "ce statut ne peut pas être appliqué à leur cas, dans la mesure où ils sont venus en Jordanie pour des soins". "Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Amman ne les considère pas comme des réfugiés", a-t-il ajouté.
Des dizaines de Soudanais tenaient depuis plusieurs jours un sit-in dans des tentes devant les locaux du HCR à Khalda dans l'ouest de la capitale jordanienne.
Selon des médias jordaniens, les services de sécurité ont levé mercredi matin le sit-in et les Soudanais ont été conduits à l'aéroport d'Amman.
"La Jordanie n'a aucune excuse pour expulser les demandeurs d'asile vulnérables", a réagi dans un communiqué Joe Stork, directeur adjoint pour le Moyen-Orient à Human Rights Watch (HRW).
"La Jordanie ne devrait pas punir ces Soudanais simplement parce qu'ils protestaient pour obtenir de meilleures conditions de vie (...)", a-t-il ajouté.
L'organisation de défense des droits de l'Homme a souligné que "le rapatriement des réfugiés viole le principe de non-refoulement (...) qui interdit aux gouvernements de renvoyer des personnes vers des lieux où ils risquent d'être persécutés, torturés, ou exposés à des peines ou traitements inhumains ou dégradants".
Le HCR estime à 3.500 le nombre de Soudanais demandeurs d'asile en Jordanie, dont la plupart sont venus de la région du Darfour (ouest).
Cette région est minée depuis 2003 par une guerre entre des insurgés et les forces du régime du président Omar el-Béchir, faisant plus de 300.000 morts.
La Jordanie accueille déjà plus de 600.000 réfugiés syriens selon le HCR. Le royaume affirme toutefois que leur nombre est de 1,4 million, soit 20% de la population du pays.
Avec AFP