Le président Kabila et le candidat du Front commun pour le Congo (FCC, coalition du pouvoir) étaient parmi les rares électeurs présents au centre de vote de l'Athénée, dans le quartier de la Gombe à Kinshasa, où n'y avait pas une forte affluence dans les 14 bureaux de vote, a-t-on aussi constaté.
En votant avec sa femme et sa fille, le président Kabila a croisé le porte-parole et secrétaire général de la puissante conférence épiscopale (Cenco) qui entend déployer 40.000 électeurs dans tout le pays pour superviser les opérations de vote à haut risque.
"Vous ne devriez pas publier les résultats. C'est à la Céni (Commission électorale nationale indépendante) de les publier", a lancé sur le ton de la plaisanterie le président Kabila à l'abbé Donatien Nsholé.
C'est exactement le message que le chef de l'Etat avait délivré très sérieusement la veille au soir dans ses voeux télévisés: la Constitution "ne confère la compétence d'organiser les scrutins et d'en publier les résultats qu'à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) elle seule et, in fine, à la Cour constitutionnelle".
Le contrôle du dépouillement, de l'établissement et de la répartition des procès-verbaux et surtout de la "compilation" des résultats dans chaque province puis au niveau national, sera un enjeu crucial jusqu'à la proclamation des résultats provisoires prévue le 6 janvier.
Le "dauphin" Emmanuel Ramazani Shadary a voté quelques minutes après le président et sa famille.
L'un des deux principaux candidats de l'opposition, Martin Fayulu, est attendu dans ce même centre de vote qui comprend 14 bureaux avec plusieurs centaines d'inscrits dans chacun d'entre eux.
Un journaliste de l'AFP inscrit dans ce bureau n'a pas retrouvé son nom sur la liste des électeurs affichée à l'entrée.
C'est un des problèmes récurrents dans de nombreux bureaux à travers le pays trois heures après le début des opérations de vote dans l'Est.
"Si nous qui sommes intellectuels nous n'arrivons pas à trouver nos noms, que dire des vieilles mamans qui ne savent ni lire ni écrire" s'énerve l'avocat Christian Mpanya à Tshikapa (Kasaï, centre).