"Il est important que nous reprenions l'initiative sur l'Est (...). Sans rentrer dans les détails des opérations que nous mènerons, je voudrais rassurer (sur le fait) que des dispositions seront prises pour non seulement éradiquer ce fléau (...) mais également neutraliser définitivement ceux qui, tous les jours, contribuent à tuer des Burkinabè", a déclaré le président Kaboré.
Le président s'est exprimé après une réunion de cinq heures du Conseil supérieur de la défense nationale dont c'était la deuxième session.
Les militaires ont "examiné la situation sécuritaire préoccupante au Burkina Faso, en particulier dans la zone de l'Est", a-t-il indiqué.
Longtemps épargné par les groupes armés actifs au Sahel, le Burkina Faso, pays sahélien pauvre frontalier du Mali instable et du Niger, est confronté depuis trois ans à des attaques.
Ces attaques se sont étendues à d'autres régions, dont celle de l'Est, frontalière du Niger, du Togo et du Bénin, où les jihadistes ont dissimulé des mines artisanales.
En août, des attaques aux engins explosifs visant des convois militaires ont tué une vingtaine de soldats.
"Nous assistons, à une vaste opération de déstabilisation du pays qui correspond à des opérations de harcèlement de nos forces de défense et de sécurité sur les différentes frontières", a estimé le président. "L'objectif visé est d'atteindre le moral des groupes, montrer que l'insécurité existe au Burkina Faso".
"Force doit rester à l'État", a-t-il martelé, insistant sur "les dispositions urgentes (qui) seront prise les prochains jours pour parer a cette situation et rétablir la sécurité dans cette zone". "Les forces de défense et de sécurité vont travailler à reprendre cette zone tout en continuant a sécuriser les zones du Sahel et des zones également du Sud-Ouest où nous avons également subi un certain nombre d'attaques".
"Notre détermination, notre engagement à défendre la patrie sera sans faille, a-t-il assuré, invitant le "peuple burkinabè dans son entièreté à soutenir nos vaillants combattants qui chaque jours se battent pour la défense du Burkina Faso que ce soit au Nord, à l'Est et au Sud".
"Nous avons eu un certain nombre de décès, qui sont nombreux, mais avec notre engagement le terrorisme ne pourra jamais vaincre le Burkina Faso". "La victoire appartiendra toujours non seulement à nos forces armées mais également au peuple burkinabè dans son entièreté".
Dans une note sur la situation sécuritaire dans l'Est, adressée au directeur général de la police et relayée par les médias locaux, le directeur régional, le commissaire Karim Drabo, avait alerté sur les "présences répétées d'hommes armés dans la zone".
"Il est à craindre que si des actions de riposte vigoureuse ne sont pas mise en oeuvre diligemment, les assaillants auront le temps de s'installer et de parsemer des engins explosifs autour de sites qu'ils auront occupés", prévenait-il. Ces "individus armés qui tentent d'implanter des bases aux fins d'attaques terroristes dans la zone et ses environnants, gagnent du terrain".
Avec AFP