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Début des discussions entre le gouvernement kenyan et l'opposition


Depuis mars, l'opposition a organisé dix journées de manifestations, parfois marquées par des pillages et des affrontements avec la police.
Depuis mars, l'opposition a organisé dix journées de manifestations, parfois marquées par des pillages et des affrontements avec la police.

Le gouvernement kényan et l'opposition ont lancé mercredi des discussions visant à sortir de l'impasse politique ce pays d'Afrique de l'Est, secoué depuis mars par plusieurs manifestations meurtrières contre la hausse du coût de la vie.

Un an jour pour jour après l'élection présidentielle, qui a vu le vice-président William Ruto l'emporter devant le vétéran de l'opposition Raila Odinga, les camps des deux rivaux ont entamé vers 13H00 locales (10H00 GMT) une première séance de négociations, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Nous attendions ce jour avec impatience et espérons vivement que ces pourparlers débloqueront l'impasse", a déclaré à l'AFP Eugene Wamalwa, membre de la délégation de l'opposition. Une précédente tentative de dialogue en mai-juin avait fait long feu.

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La coalition d'opposition Azimio mène depuis mars un mouvement de contestation contre le gouvernement, l'accusant d'aggraver les difficultés des Kényans qui combattent une inflation persistante, redescendue à +7,3% sur un an en juillet.

Raila Odinga demande également un audit des résultats de la présidentielle, la plus serrée de l'histoire du Kenya (50,49% contre 48,85%). Depuis mars, l'opposition a organisé dix journées de manifestations, parfois marquées par des pillages et des affrontements avec la police. Les dernières, en juillet, ont peu mobilisé.

Au moins 20 personnes ont été tuées durant ces rassemblements, selon les autorités. Des organisations de défense des droits humains et l'opposition affirment qu'au moins une cinquantaine de personnes ont été tuées par une brutale répression policière.

Les appels au dialogue se sont multipliés dans le pays, de la part du clergé et des principaux médias kényans, et dans la communauté internationale, ONU en tête.

Contours flous

"Nous sommes ici (...) parce que nous savons que notre pays est plus important que nous tous. Nous venons de bonne foi et déterminés à trouver des solutions durables pour les Kényans", a déclaré Cecily Mbarire, membre de la délégation gouvernementale, en ouverture de la séance.

"Le dialogue, la paix, la stabilité et la prospérité au nom desquels nous sommes réunis ici ne sont pas des questions partisanes. (...) Ce sont nos aspirations en tant que peuple kényan. Ces questions doivent nous unir et non nous diviser", a déclaré de son côté le chef de la délégation de l'opposition, Kalonzo Musyoka.

Le contour de ces négociations reste toutefois flou. Aucun calendrier n'a été fixé et le contenu même des discussions est source de différends. Azimio veut notamment débattre de la hausse du coût de la vie, mais le chef de délégation gouvernementale, Kimani Ichung'wah, a exclu lundi toute discussion sur la situation économique. "Nous les écouterons (l'opposition) sur tout sauf sur le coût de la vie. Le président y travaille déjà", a-t-il déclaré.

Les deux camps ont d'ores et déjà exclu toute possibilité d'un partage du pouvoir pour sortir de la crise. Raila Odinga s'est dit prêt ce week-end à redescendre dans la rue si les demandes de l'opposition n'étaient pas satisfaites. "S'il n'y a pas d'accord après 30 jours, les Kényans adopteront une ligne de conduite différente", a-t-il déclaré.

Taxes

Un an après son élection, William Ruto fait face à un mécontentement croissant, accusé de renier ses promesses de campagne en faveur des plus défavorisés.

Après avoir supprimé des subventions sur les carburants et les produits alimentaires, il a promulgué fin juin la loi de finances pour 2023-204 qui augmente certaines taxes - comme un doublement de la TVA sur les carburants - et en crée d'autres - notamment un impopulaire prélèvement de 1,5% sur les salaires pour financer un programme de logement à bas prix.

Selon M. Ruto, cette politique est nécessaire pour rendre des marges de manoeuvre au pays, locomotive économique d'Afrique de l'Est confrontée à des défis majeurs.

A l'inflation s'ajoute une dette publique de 65 milliards d'euros, soit environ 67% du PIB, dont le remboursement devient de plus en plus coûteux avec la dépréciation continue du shilling, la monnaie locale. La croissance a plafonné à 4,8% en 2022, bien loin des 7,6% atteints en 2021.

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