Ces employés de la société Sama, sous-traitante de Meta chargée de retirer de Facebook les publications violentes et haineuses, ont déposé plainte en mars contre leur employeur et contre Meta en tant que donneur d'ordre.
Ils affirment avoir été indûment licenciés par Sama, qui a annoncé mettre fin à son activité de modération de contenus. Ils demandent par ailleurs compensation pour leurs salaires "insuffisants (pour) le risque auquel ils étaient exposés" et les "dommages causés à leur santé mentale".
Ils dénoncent également une discrimination menée par Meta et la société Majorel, qui a succédé à Sama, affirmant que ceux d'entre eux ayant postulé pour travailler chez Majorel ont vu leurs candidatures bloquées.
Leurs licenciements avaient été suspendus le 2 juin par le Tribunal de l'emploi et des relations du travail de Nairobi, dans l'attente d'un jugement sur le fond.
Dans un accord consulté par l'AFP, les parties ont convenu de négocier pour "parvenir à un règlement à l'amiable (...) par le biais d'une médiation", qui doit se tenir "dans les 21 jours" à compter du 23 août.
Ce processus sera mené par l'ancien président de la Cour suprême kényane (2011-2016) Willy Mutunga et une représentante du ministère du Travail, Hellen Apiyo.
"Si les parties ne parviennent pas à un accord amiable dans le délai imparti, l'affaire sera portée devant le Tribunal de l'emploi et des relations du travail", ajoute le texte.
Dans cette affaire, les avocats de Meta faisaient valoir que le groupe américain - également propriétaire de Whatsapp et Instagram - ne pouvait être jugé au Kenya où il n'a lui-même aucune activité et où il n'est pas employeur direct.
Le tribunal avait rejeté cet argument. Il avait ordonné à Meta et Sama de "fournir des soins psychologiques et médicaux appropriés aux plaignants", dont la plupart disent présenter des symptômes de syndrome de stress post-traumatiques.
Meta est visé par deux autres plaintes dans la capitale kényane.
Un ancien employé sud-africain de Sama, Daniel Motaung, a porté plainte en mai 2022, à Nairobi, contre Meta et Sama, dénonçant des conditions de travail "indignes", des méthodes d'embauches trompeuses, des rémunérations irrégulières et insuffisantes ainsi que l'absence de soutien psychologique.
L'affaire n'est pas encore jugée.
Dans une autre affaire, une ONG kényane et deux citoyens éthiopiens accusent la plateforme d'inaction face aux discours de haine en ligne en Afrique, qui a notamment abouti selon eux au meurtre d'un professeur d'université en Ethiopie.
L'AFP est un partenaire de Meta, fournissant des services de vérification des faits en Asie-Pacifique, en Europe, au Moyen-Orient, en Amérique latine et en Afrique.
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