La lettre émanant du ministère kényan de la Décentralisation et de la Planification ordonne à la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES) de cesser immédiatement son programme d'assistance électorale d'un budget de 19 millions d'euros.
Selon le ministère, l'IFES n'est pas enregistrée au Kenya en tant qu'ONG, et les employés étrangers travaillant pour cette fondation n'ont pas de visas de travail et sont donc considérés comme travaillant illégalement dans ce pays.
"Le but de cette lettre est par conséquent d'ordonner à IFES de cesser immédiatement toutes ces opérations dans le pays (...) jusqu'à ce que IFES obtienne son certificat d'enregistrement (...)", selon cette lettre.
Le président kényan Uhuru Kenyatta avait accusé la semaine dernière les pays étrangers de vouloir influencer les élections générales prévues en 2017 en finançant des organisations de la société civile.
"De l'argent arrive déjà de l'étranger sous prétexte de promouvoir la bonne gouvernance ou le civisme, mais l'intention réelle est d'influencer nos choix électoraux", avait-t-il affirmé.
Selon son site internet, IFES, financée par l'Agence américaine pour le développement international (USAID), est impliquée dans un programme destiné "à renforcer les institutions électorales, augmenter la participation des citoyens au processus électoral et promouvoir le dialogue et le consensus pour apaiser les conflits".
Pour ce faire, l'ONG travaille avec des partenaires locaux pour améliorer le déroulement des inscriptions électorales, l'information des électeurs, la résolution des conflits pendant le processus électoral ainsi que la transmission et la vérification des résultats électoraux.
Les dernières élections de 2013 se sont déroulées paisiblement, contrairement aux précédentes qui, en 2007/2008 s'étaient soldées par plus de 1.200 morts au cours d'affrontements politico-ethniques.
Le président Kenyatta va tenter d'obtenir un second mandat à la présidentielle d'août 2017.
Les membres de la commission électorale, accusés de corruption par l'opposition, ont dû démissionner en octobre dernier.
Des entretiens sont actuellement en cours pour la nomination de nouveaux membres de la commission.
Avec AFP