Quatre policiers kényans ont été inculpés mardi à Nairobi pour détention illégale d'ivoire, quelques heures après que le Service kényan de la protection de la faune (KWS) eut annoncé dans un communiqué leur arrestation.
Les quatre policiers, tous membres d'une unité chargée de la protection rapprochée des ministres, ont été appréhendés lundi soir dans un véhicule appartenant au gouvernement, alors qu'ils tentaient de vendre 5 kilos d'ivoire, dont la valeur marchande est estimée à environ 5.000 euros.
Ils ont tous plaidé non coupable devant un tribunal de Nairobi, qui décidera vendredi s'ils peuvent ou non être remis en liberté sous caution.
Le braconnage des éléphants au Kenya a enregistré un déclin en 2015, avec 93 pachydermes tués contre 164 en 2014, selon des chiffres communiqués la semaine dernière par la ministre de l'Environnement, Judy Wakhungu.
Mais le Kenya n'en demeure pas moins une importante route de contrebande de l'ivoire, notamment au départ du port de Mombasa, sur l'océan Indien.
Ce trafic illégal de défenses d'éléphants est facilité par une corruption galopante dans le pays, qui permet à des réseaux criminels bien organisés de graisser la patte à des responsables des douanes et même des magistrats.
Selon une étude menée pendant cinq ans par l'organisation de défense des animaux Wildlife Direct, publiée en 2014, seulement 7% des personnes reconnues coupables par les tribunaux kényans d'infractions envers les éléphants ou les rhinocéros vont en prison. Ces délits sont pourtant passibles de peines pouvant aller jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.
Plus de 30.000 pachydermes sont tués chaque année en Afrique pour alimenter un trafic mondial d'ivoire à destination essentiellement de la Chine et de l'Asie du Sud-Est, faisant craindre la disparition à l'état sauvage d'un animal symbole du continent.
Le Kenya a prévu en avril de brûler l'ensemble de son stock d'ivoire, soit 120 tonnes, un événement auquel le pays veut donner une large publicité.
AFP