Le gouvernement du président William Ruto avait, juste après son arrivée au pouvoir, autorisé en octobre 2022 l'importation et la culture d'OGM, interdites depuis 2012.
La Law Society of Kenya (LSK), une association professionnelle d'avocats, avait contesté la décision, arguant qu'elle était inconstitutionnelle et suscitait des inquiétudes sur la sécurité des récoltes.
Mais Oscar Angote, juge du tribunal de l'environnement de la capitale kényane Nairobi a statué qu'il n'y avait aucune preuve démontrant un quelconque dommage à la nature ou à la santé humaine de la culture et de l'importation d'OGM.
"En tant que pays, nous devons faire confiance aux institutions que nous avons en place et les rappeler à l'ordre lorsqu'elles enfreignent la loi", a déclaré Oscar Angote, faisant référence aux organismes gouvernementaux qui réglementent les aliments génétiquement modifiés. "Nous devons être sûrs que notre santé est entre de bonnes mains", a-t-il affirmé.
Le Kenya avait banni la culture d'OGM notamment pour protéger les petites exploitations agricoles, majoritaires à l'échelle du pays. Le pays, locomotive économique de l'Afrique de l'Est, avait été critiqué après avoir pris cette décision, notamment par les Etats-Unis, importants producteurs d'OGM.
Des activistes et des groupes de pression agricoles avaient dénoncé la décision des autorités de 2022, affirmant qu'elle était "précipitée" et menaçait les moyens de subsistance de petits agriculteurs. Ils demandaient que l'interdiction soit "rétablie".
Le Kenya subit une sécheresse d'une intensité inédite depuis 40 ans. L'agriculture est le principal contributeur à l'économie du Kenya, représentant environ 21% du PIB en 2022, selon les autorités. Ancien ministre de l'Agriculture, M. Ruto a promis de redynamiser ce secteur.
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