Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Kidnapping de mineurs: entre rumeur et psychose à Libreville


Lambert Noël Matha, ministre gabonais de l'Intérieur, le 27 janvier 2020. (VOA/Ismael Obiang Nze)
Lambert Noël Matha, ministre gabonais de l'Intérieur, le 27 janvier 2020. (VOA/Ismael Obiang Nze)

Libreville, la capitale gabonaise se nourrit bien de rumeurs, mais depuis le kidnapping d'un enfant de 3 ans, d’autres tentatives d’enlèvements de mineurs - avérées ou supposées - sont signalées à travers le pays.

Tout a commencé le 12 janvier, suite à un avis de recherche publié sur les réseaux sociaux faisant état de la disparition d’un petit garçon de 3 ans dénommé Anderson Rinaldi Abaga Ngoua. Les faits se déroulent dans un village en dehors de la ville de Bitam (nord), à plus de 500 kilomètres de Libreville, la capitale du Gabon.

Les rumeurs d’enlèvements de mineurs secouent le pays
Attendez s'il vous plaît

No media source currently available

0:00 0:02:24 0:00


Cette affaire a ouvert la voie à toutes sortes de supputations, à tel point que les versions parfois contradictoires se multiplient dans la presse locale et agitent la toile.

Une semaine après l’alerte des parents du jeune porté disparu, le procureur de la ville d’Oyem, capitale provinciale du Woleu-Ntem dont dépend celle de Bitam, a annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire.

"Les investigations se poursuivent actuellement sur toute l’étendue du territoire national grâce aux messages radio transmis aux différentes unités. À cet effet, je tiens à rassurer la famille et toute la population que tout est mis en œuvre non seulement pour retrouver l’enfant, mais aussi retrouver les auteurs de cet acte", avait déclaré Rodrigue Ondo Nfoumou, procureur près le tribunal d’Oyem, le 18 janvier.

Les autorités gabonaises sont à la recherche du petit Rinaldi, 3 ans, kidnappé à Libreville. (VOA/Ismael Obiang Nze)
Les autorités gabonaises sont à la recherche du petit Rinaldi, 3 ans, kidnappé à Libreville. (VOA/Ismael Obiang Nze)


L’enquête de ce cas officiel d’enlèvement de mineur suit son cours sans réelles avancées. Mais tel un effet boule de neige, Libreville et d’autres grandes villes du pays ont connu un "vendredi noir" le 24 janvier. Des signalements ont été enregistrés autour des écoles, sans preuves formelles, qui ont abouti à des manifestations de rue. Le bilan de ces violences urbaines à Libreville fait état de deux personnes tuées et de plusieurs véhicules incendiés.

Face à la psychose créée par cette situation quasi inédite, le gouvernement gabonais a décidé de la mise en place d’un déploiement des forces de défense et de sécurité autour des établissements scolaires à travers le pays.

"Le gouvernement tient à préciser que du 1er janvier à ce jour, aucun service de police ni de gendarmerie n’a enregistré de plaintes pour enlèvement d’enfants à l’exception de celle de la famille du jeune Ngoua Abaga Anderson Rinaldi enregistrée à Bitam dans la province du Woleu Ntem et dont les enquêtes sont en cours. Face à cette psychose savamment entretenue, le gouvernement annonce un déploiement conséquent des forces de sécurité et de défense sur tout le territoire national", a déclaré Lambert Noël Matha, ministre gabonais de l’Intérieur.

A la demande des syndicats d’enseignants, plusieurs établissements scolaires de Libreville n'ont pas ouvert leurs portes ce lundi et entendent rester clos aussi longtemps que la sérénité ne sera pas de retour.

XS
SM
MD
LG