Les autorités rwandaises ont accusé mercredi un avion de chasse de la République démocratique du Congo (RDC) d'avoir violé son espace aérien, dernier épisode en date des vives tensions entre Kigali et Kinshasa après une offensive rebelle dans l'est de la RDC.
Dans un communiqué diffusé mercredi soir, le bureau du porte-parole du gouvernement rwandais assure qu'un "avion de chasse de type Sukhoi-25 de la République démocratique du Congo (RDC) a violé l'espace aérien rwandais le long du lac Kivu (ouest du Rwanda) aujourd'hui (mercredi) vers 12h00".
"L'avion est immédiatement revenu en RDC", selon le communiqué. "Les autorités rwandaises ont une nouvelle fois protesté auprès du gouvernement congolais contre les violations de l'espace aérien par les avions de chasse congolais", a ajouté le gouvernement de Kigali.
Début novembre, le gouvernement rwandais avait déjà affirmé qu'un avion de chasse congolais avait violé son espace aérien.
Le gouvernement congolais fait face ces dernières mois à une offensive des rebelles du M23 ("Mouvement du 23 mars") dans l'est de la RDC, qui a ravivé les tensions historiques avec son voisin rwandais qu'il accuse de soutenir cette ancienne rébellion tutsi.
Kigali a toujours contesté ces affirmations et affirme en retour que la RDC collabore avec des rebelles hutu rwandais.
Déjà sous pression de chancelleries occidentales, le Rwanda s'est pourtant retrouvé fin décembre accusé dans un nouveau rapport des Nations unies, non encore publié mais consulté par l'AFP, d'avoir mené des opérations militaires dans l'est de la RDC, et d'avoir fourni "des armes, des munitions et des uniformes" à la rébellion du M23.
L'armée congolaise a en outre qualifié le 24 décembre de "leurre" le retrait des rebelles du M23 d'une ville stratégique située près de Goma (est), affirmant que la rébellion renforçait ses positions ailleurs.
Les rebelles du groupe M23 ont conquis au cours des derniers mois de vastes pans du territoire du Nord-Kivu, province congolaise frontalière du Rwanda, progressant jusqu'à quelques dizaines de kilomètres de Goma.
Sous la pression internationale, les rebelles avaient pris part la veille à une cérémonie en vue de remettre la ville de Kibumba à une force militaire régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC, ou East African Community en anglais).