Le Rwanda a rejeté mercredi comme "sans fondement" un rapport de l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch accusant son armée de torturer pour obtenir des aveux de suspects détenus illégalement.
M. Busingye, a répondu dans un communiqué qu'il n'y avait "aucune preuve crédible" de ces accusations publiées mardi.
L'ONG affirme avoir documenté 104 cas de personnes détenues illégalement, dont une majorité auraient été victimes d'actes de torture - bastonnades, décharges électriques, simulacres d'exécution -, dans les centres de détention de l'armée rwandaise entre 2010 et 2016.
La plupart des victimes auraient été arrêtées en raison d'une appartenance soupçonnée aux Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), un groupe rebelle hutu basé dans l'est de la République démocratique du Congo, dont certains des membres fondateurs ont participé au génocide de 1994 au Rwanda.
D'autres étaient suspectées d'être liées au Congrès national rwandais, un groupe d'opposition en exil composé principalement d'anciens membres du parti au pouvoir, ou de sympathies pour Victoire Ingabire, présidente emprisonnée du parti - non reconnu par les autorités - des Forces démocratiques unifiées (FDU).
"Il n'y a rien de vrai dans le rapport de Human Rights Watch. Le Rwanda est signataire de la Convention contre la torture et la respecte, de même que ses propres lois", a assuré mercredi Johnston Busingye.
"HRW a recyclé des accusations anciennes, sans aucun fondement et sans fournir la moindre preuve tangible. A terme, cela se verra. Le 'nouveau' rapport n'est en fait que la poursuite du programme invétéré et rancunier de HRW contre le Rwanda".
HRW encourt régulièrement les foudres des autorités rwandaises. Mi-juillet, l'ONG avait oublié un rapport accusant les forces de sécurité rwandaises d'avoir exécuté au moins 37 petits délinquants sans les poursuivre en justice, entre juillet 2016 et mars 2017 dans l'ouest du pays.
Le Rwanda est considéré comme un des succès de l'Afrique grâce à son économie vigoureuse, ses infrastructures et sa faible criminalité, après le génocide qui avait fait 800.000 morts selon l'ONU entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi.
Mais les critiques à l'égard du gouvernement et du président Paul Kagame, au pouvoir depuis 2000, pour ses atteintes à la liberté d'expression et son manque d'ouverture politique se sont multipliées ces dernières années.
Avec AFP