Des matches à enjeux avec des supporteurs adverses remontés et bruyants, Killian Tillie en a déjà vécu quelques-uns depuis son arrivée l'été dernier aux Etats-Unis.
"J'adore jouer dans les +grosses+ ambiances, car les spectateurs chambrent beaucoup ici", sourit l'intérieur de 2,09 m.
Tillie a pris rapidement ses marques dans son université à Spokane (Etat de Washington, nord-ouest des Etats-Unis) et dans son équipe, l'une des plus réputées du pays.
"La NCAA, c'est énorme, en particulier à Gonzaga, tous les habitants et tous les étudiants aiment le basket", explique-t-il à l'AFP.
"Il y a beaucoup d'argent, on voyage en jet privé grâce à un sponsor", rappelle Tillie dont les études sont prises en charge financièrement, mais qui, comme ses coéquipiers, n'est pas payé. A la différence des entraîneurs, dont certains touchent des salaires dignes de la NBA.
Signe de l'intérêt énorme que suscite le Championnat NCAA aux Etats-Unis, le "Frenchie" des "Zags" a déjà disputé des matches de saison régulière au Staples Center, la mythique salle des Los Angeles Lakers, et à Las Vegas, devant des dizaines de milliers de spectateurs.
-20 millions de téléspectateurs
Et ce n'est sans doute pas fini!
Gonzaga n'a perdu qu'un seul de ses 33 matches de saison régulière et fait en effet figure de favori pour le prestigieux titre NCAA que convoitent encore 68 équipes et qui sera attribué le 3 avril devant plus de 20 millions de téléspectateurs.
"Gonzaga n'a jamais gagné le titre, ni même participé au Final Four (les demi-finales, NDLR), mais c'est peut-être l'année ou jamais", espère Tillie.
Né dans une famille de sportifs de haut-niveau --son père Laurent, ancien volleyeur international, est sélectionneur de l'équipe de France messieurs--, le cadet des Tillie a suivi l'exemple de ses deux frères, Kim (basket) et Kevin (volley), passés eux-aussi par le système universitaire américain.
"Je suis venu souvent les voir aux Etats-Unis. Même si j'étais gamin, la vie sur les campus et l'ambiance pendant les matches m'avaient vraiment marqué. C'était mon objectif N.1 de faire mes études ici et de jouer au basket", rappelle celui qui a fait ses classes à l'Insep.
Il a tapé dans l'oeil des recruteurs américains lors du Championnat d'Europe 2014 des moins de 17 ans remporté par la France.
Les exemples Turiaf et Noah
"J'ai choisi Gonzaga, car c'est un super programme, avec des¨+coaches+ qui sont en place depuis longtemps et qui ont de l'expérience avec des joueurs étrangers", souligne-t-il.
Un Français a déjà laissé une trace à Gonzaga, Ronny Turiaf: l'ancien joueur des Lakers qui a passé neuf saisons en NBA entre 2005 et 2014, l'avait d'ailleurs appelé pour lui conseiller son ancienne université.
"La NCAA, c'est clairement un tremplin vers la NBA, note Tillie. Il y a beaucoup de +scouts+ qui viennent nous voir, d'autant qu'avec nos résultats, on est très médiatisés".
Arrivé sur la pointe des pieds, le "freshman" (étudiant de 1re année) est vite devenu indispensable, malgré une petite entorse à une cheville en janvier et, plus grave, une fracture d'un doigt juste en fin de saison régulière.
Il tourne à des moyennes de 4,6 points et 3,2 rebonds pour 12,8 minutes de jeu par match: "Le coach aime mon énergie et ma polyvalence (...) Le jeu est rapide et physique. La différence avec ma catégorie d'âge en France est énorme, mais à comparer avec la ProA ou même la ProB, c'est un peu moins fort", analyse-t-il.
Un seul Français a dompté la "March Madness" (littéralement la folie de mars): le pivot des Knicks Joakim Noah, en 2006 et 2007, avec l'université de Floride.