La République démocratique du Congo va opter pour un arrangement à l'amiable dans le conflit qui l'oppose à une entreprise minière américaine qui a ordonné la saisie d'un des avions de sa nouvelle compagnie aérienne nationale, Congo Airways, a annoncé mercredi le gouvernement.
La compagnie américaine Miminco LLC, spécialisée dans le diamant - dont regorge la RDC - réclame à État congolais une "créance impayée de 10 millions d'euros", selon une source proche du gouvernement.
Congo Airways avait confirmé lundi sur son compte Twitter "la saisie de son 2e A320 à Dublin", expliquant que la mesure faisait "suite à un contentieux opposant des tiers à l'État congolais".
"Pour l'instant, le gouvernement laisse ouvertes toutes les options", mais il "veut, dans ce litige, pousser à un règlement à l'amiable", a déclaré mercredi à la presse Tryphon Kin-Kiey, le ministre des Relations avec le Parlement et porte-parole par intérim du gouvernement.
Il a ajouté que Kinshasa "étudie un accord (...) qui pourrait être présenté dans les tout prochains jours devant le juge irlandais par les avocats des deux parties", la RDC et Miminco LLC, ce qui permettrait à Congo Airways de "démarrer ses activités".
La source proche du gouvernement a précisé à l'AFP que "ce dossier porte sur un contrat minier qui remonte aux années (du président) Mobutu", qui dirigea le pays de 1965 à 1997.
Congo Airways dispose de deux avions, dont le coût s'élève à environ 50 millions de dollars au total. Le premier appareil est arrivé le 30 juillet et le deuxième devait à l'origine arriver avant la fin du mois d'août. Le vol inaugural de la compagnie était prévu samedi à l'aéroport international de Kinshasa mais a été reporté à une date encore non communiquée.
En RDC, véritable pays-continent, l'essentiel du trafic aérien est assuré par des vols affrétés par la Mission de l'ONU (Monusco) ou le Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi que par deux compagnies locales, CAA et Korongo, toutes deux sur la liste noire des compagnies aériennes établies par l'UE - comme la cinquantaine de compagnies enregistrées dans le pays et dont la plupart n'assurent plus de vols.
Fin juin, le président Joseph Kabila avait inauguré la nouvelle aérogare et la nouvelle tour de contrôle censées améliorer la sécurité aérienne et l'accueil des passagers à l'aéroport international de Kinshasa.
Avec AFP