L'Action indépendante démocratique (ADI) a obtenu 30 sièges sur les 55 du Parlement monocaméral, battant la fragile coalition de partis de centre-gauche issue de la précédente législature emmenée par le Mouvement de libération de Sao Tomé-et-Principe-Parti social-démocrate (MLSTP-PSD) du premier ministre Jorge Lopes Bom Jesus, qui a obtenu 18 sièges, selon les résultats officiels publiés par la juridiction suprême lundi soir et cités par l'agence de presse gouvernementale STP-Press.
Sao Tomé est habitué aux alternances au pouvoir de ces deux formations qui dominent la scène politique depuis l'instauration du multipartisme en 1991 dans cet ancienne colonie portugaise.
En tant que numéro un de l'ADI, Patrice Trovoada, ancien Premier ministre (2010-2012 et 2014-2018), devrait être investi une troisième fois à la tête du futur gouvernement. Cela mettra fin à la cohabitation au sein de l'exécutif bicéphale entre M. Lopes Bom Jesus et l'actuel président de la République, l'ADI Carlos Vila Nova, élu en 2021. Ce dernier n'a cependant qu'un rôle honorifique.
Si l'ADI avait remporté une majorité des suffrages exprimés, les quelque 215.000 habitants de ce petit archipel très pauvre niché dans le golfe de Guinée, on dû attendre huit jours pour savoir si l'une des formations ou coalitions obtiendrait une majorité absolue.
Le MLSTP était parvenu à rassembler une coalition en 2018 pour battre l'ADI de Patrice Trovoada d'un très court siège au Parlement, mais la gauche s'est présentée plus désunie au scrutin à la proportionnelle du 25 septembre où l'abstention a atteint 34,33%.
MLSTP et ADI se disputent la direction du pays depuis son indépendance du Portugal en 1975, du moins depuis que le premier, parti unique dans un Sao Tomé marxiste jusqu'en 1991, a ouvert le pays au multipartisme.
En dehors de quelques dysfonctionnements dans la tenue des registres de certains bureaux, la mission d'observation électorale de l'Union européenne avait salué à l'issue du scrutin "les opérations de vote et de dépouillement (...) satisfaisantes avec un bon niveau de transparence".
Sao Tomé-et-Principe dépend à environ 90% de la coopération et de l'aide internationale pour ses investissements d'infrastructures et ses importations de produits finis.