Des centaines de milliers de travailleurs de la fonction publique de l’Etat de Kaduna sont dans les rues de la ville depuis lundi. La grève de cinq jours est lancée par la puissante centrale syndicale du pays, la NLC.
Les manifestants protestent contre le plan de réforme du gouvernement de l'État dont le récent licenciement de masse de travailleurs. Au deuxième jour de la manifestation, des violences ont éclaté entre les manifestants et les autorités de l’Etat de Kaduna.
A l’origine, la déclaration du gouverneur de l’Etat de Kaduna, Nasir Ahmad El-Rufai, contre le président du Syndicat nigérian des travailleurs de la fonction publique Ayuba Wabba.
"Nous allons le traduire devant la justice. Il est recherché. Il doit se rendre aux services de police. Il sera jugé pour sabotage économique. Il n’ y aura pas de pardon. Ils ont dépassé les limites. Cela ne va rien changer et nous n’allons pas revenir sur notre décision et c’est tout", avait-il déclaré.
Sa déclaration n’a pas empêché la manifestation. Le vice-président de la centrale syndicale, Amea chi Asugwuin, a souligné qu'ils avaient "appris des rumeurs affirmant que le gouverneur El-Rufai est devenu un inspecteur général de la police pour déclarer que les gens sont recherchés. Nous ne serons pas intimidés".
Pour l’avocat Atajuba Aboje, il n’ y a pas de doutes, la Constitution du Nigeria autorise les travailleurs de revendiquer leurs droits légitimes. "Seule les autorités policières peuvent convoquer une personne mais pas le gouverneur. S’il a un problème, il doit aller à la police".
Le gouverneur de l’Etat de Kaduna menace de limoger tous les fonctionnaires qui participent a la grève. La manifestation se poursuit et le syndicat n’entend pas baisser ses bras jusqu'à la satisfaction de ses revendications.
Son président Ayuba Wabba persiste dans sa démarche."Ce qui se passe est un abus de pouvoir. Les Nigérians ont maintenant compris la cause de notre combat. C’est pourquoi nous avions décidé que cette première action de cinq jours va se limiter à Kaduna d’abord. Nous sommes encore là et nous allons continuer le mouvement pour les cinq prochains jours".
Les autorités fédérales appellent les deux parties à retourner à la table de négociations pour mettre fin à la crise.