Angelina Jolie s'est rendue dimanche au Burkina pour apporter son soutien aux milliers de réfugiés maliens ayant fui la violence jihadiste et qui se trouvent dans le camp de Goudebou, dans le nord-est du Burkina Faso à une centaine de kilomètres de la frontière avec le Mali. C'était à l'occasion de la journée mondiale des réfugiés célébrée chaque 20 juin.
"Je célèbre cette journée chaque année depuis 20 ans avec des réfugiés dans différents pays, et je n'ai jamais été aussi préoccupée par l'état des déplacements dans le monde qu'aujourd'hui", a indiqué l'actrice américaine la tête enroulée dans un foulard.
L'envoyée spéciale du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), a aussi appelé la communauté internationale à se concentrer sur la recherche de solutions pour réduire le nombre de réfugiés dans le monde.
"La vérité est que nous ne faisons pas la moitié de ce que nous pourrions et devrions faire pour trouver des solutions pour permettre aux réfugiés de rentrer chez eux ou pour soutenir les pays d'accueil comme le Burkina Faso", a-t-elle ajouté.
Soulignant comment le nombre de personnes déplacées dans le monde a doublé au cours de l'année écoulée, elle a déclaré: "Il n'y a nulle part où je préférerais être aujourd'hui qu'ici, avec les réfugiés, les personnes que j'admire le plus au monde", rapporte le quotidien britannique Daily Mail.
La star de Tomb Raider a ensuite appelé la communauté internationale à se concentrer sur la recherche de solutions pour réduire le nombre de réfugiés dans le monde.
La star américaine de 46 ans est arrivée au camp de Goudebou à bord d'un hélicoptère, accompagnée du ministre burkinabè des Affaires étrangères Alpha Barry, indique l'AFP.
Félicitant l'hospitalité du Burkina Faso, le HCR a tweeté: "Malgré les immenses défis, la force du peuple burkinabé est visible partout, alors qu'il continue d'accueillir généreusement des milliers de personnes déplacées dans leurs propres maisons et communautés".
Wanadine ag Mohamed, la représentante des réfugiés de Goudebou, a déploré le fait que "les réfugiés sont malmenés car la situation sécuritaire se dégrade de jour en jour malgré les efforts des autorités burkinabè, de leurs partenaires et des forces de défense et de sécurité dans la région du Sahel".
Depuis 2012, quelque 22.000 réfugiés de diverses nationalités ont trouvé refuge au Burkina Faso, dont de nombreux Maliens fuyant les exactions des groupes jihadistes dans le nord et le centre de leur pays.
Mais le Burkina est devenu à son tour la cible d'attaques jihadistes depuis 2015, qui ont fait plus de 1.400 morts et contraint un million de personnes à fuir leurs foyers, en raison d'attaques de groupes jiadistes liés à Al-Qaida ou à l'Etat islamique.
En mars 2020, après une nouvelle attaque contre le poste de sécurité de ce camp, situé près de Dori, et qui abritait jusqu'à 9.000 réfugiés, ceux qui étaient restés après de précédentes attaques avaient dû fuir à leur tour, occasionnant la fermeture de fait de Goudebou.
Depuis décembre, les autorités burkinabè et le HCR ramènent les réfugiés dans ce camp, après avoir renforcé le dispositif sécuritaire, avec davantage de personnels militaires, plus de patrouilles et à terme la construction d'une caserne.
Entre décembre et juin, près de 11.000 personnes venant de villes du nord du Burkina sont revenues à Goudebou, selon le HCR.