Selon les explications d'un responsable de la défense, données sous couvert d'anonymat, les nouveaux pouvoirs accordés aux militaires américains leur permettront de ne plus avoir à justifier d'une légitime défense pour mener leurs frappes aériennes, et de pouvoir mener des bombardements d'une nature plus offensive.
Ils donnent également une autonomie de décision plus grande sur ces frappes au chef des forces américaines en Afrique, le général Thomas Waldhauser.
"Le président a approuvé une proposition du département de la Défense de mener des actions de feu additionnelles en soutien" à l'Amisom, la force internationale de l'Union africaine déployée dans le pays, a déclaré le porte-parole du Pentagone Jeff Davis dans un communiqué.
Ce soutien américain supplémentaire "permettra d'augmenter la pression" sur les shebab, a-t-il ajouté.
La décision est conforme à la tendance actuelle de l'administration Trump de lâcher la bride aux militaires, en leur accordant plus d'autonomie de décision et en autorisant des frappes de nature plus offensive dans certains pays.
Vendredi, le général Thomas Waldhauser avait confirmé l'imminence de cette décision accroissant ses pouvoirs, et s'en était félicité.
L'autonomie de décision accrue va permettre aux militaires américains "de frapper des cibles plus rapidement" et d'être plus "réactif", avait-il expliqué lors d'une conférence de presse au Pentagone.
L'administration Obama était critiquée par les militaire pour son "micro-management" des opérations de combat.
Le président démocrate exerçait notamment un contrôle serré des frappes de drones armés, celui-là même que son successeur est en train de desserrer en Somalie ou au Yémen.
En 2016, les militaires américains ont mené une quinzaine de frappes de drones en Somalie contre les shebab, selon les statistiques du "Bureau of investigative journalism", une ONG britannique qui compile les données sur les frappes de drones américaines.
Ces frappes ont tué de 223 à 311 personnes, essentiellement des shebab, selon ces statistiques.
Les shebab ont juré la perte du gouvernement central, soutenu à bout de bras par la communauté internationale et par les 22.000 hommes de la force de l'Amisom.
Confrontés à la puissance de feu de l'Amisom déployée en 2007, les shebab ont été chassés de Mogadiscio en août 2011. Ils ont perdu l'essentiel de leurs bastions, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides.
Avec AFP