Selon un récent rapport de l'agence dédiée de l'ONU (UNHCR), 275.000 réfugiés et demandeurs d'asile se trouvent actuellement en Mauritanie, pays d'environ 4,9 millions d'habitants.
Ils sont concentrés principalement dans le sud-est à la frontière avec le Mali, dont 112.000 enregistrés dans le seul camp de Mbera, saturé, dit l'agence. La majorité viennent du Mali, où ils ont fui l'insécurité et la faim, dit-elle.
"Le flux des réfugiés sur le territoire mauritanien a atteint un seuil critique" en raison de la situation sécuritaire au Sahel qui "continue de se détériorer", a déclaré le ministre mauritanien de la Défense, qui recevait à Nouakchott son homologue espagnole Margarita Robles.
"La détérioration des conditions sécuritaires dans la région entraîne une intensification du flux de migrants irréguliers traversant la Mauritanie vers l'Espagne", a-t-il ajouté.
La Mauritanie est située sur la route maritime empruntée par des dizaines de milliers d'Africains pour tenter de gagner l'Europe via l'Atlantique. L'archipel espagnol des Canaries représente sur cette route la première porte sur l'Europe.
Au 15 octobre, 32.878 migrants irréguliers étaient arrivés aux Canaries par la mer, contre 23.537 au cours de la même période l'année dernière, selon le ministère espagnol de l'Intérieur. Le gouvernement espagnol s'emploie auprès des pays ouest-africains à endiguer le flux.
L'afflux de réfugiés "constitue une forte pression économique, sociale et sécuritaire sur les régions d'accueil" de la Mauritanie, a dit le ministre mauritanien. Face à cette situation, Nouakchott "souhaite renforcer ses programmes de coopération avec l'Espagne et l'Europe en général, en matière de migration sûre, ordonnée et régulière", a-t-il ajouté.
Nouakchott et Madrid se sont engagés fin août à coopérer pour lutter contre les passeurs de migrants illégaux vers l'Europe et favoriser la migration légale, lors d'une visite dans la capitale mauritanienne du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez.
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